A Bouzaréah et Beni Messous plus qu'ailleurs, des bidonvilles sont construits sans que les autorités s'en soucient, surtout en période électorale. Les logements « légaux », qui sont pris en tenaille, souffrent et réclament avec empressement l'intervention des autorités. Au quartier de l'Observatoire I, à Bouzaréah, les résidants évoquent l'isolement et le laisser-aller des élus de la commune de Bouzaréah, plus préoccupés par la réussite de la campagne menée au pas de charge. « Les élus restent confinés dans leur bureau, le quartier est délaissé et aucune prise en charge n'est perceptible », s'insurgent les habitants qui affirment avoir mené des initiatives sans que ces élus les « appuient ». Sonelgaz est mise à l'index aussi. « Nous avons nous-mêmes proposé des extensions électriques à Sonelgaz de Bologhine afin de démanteler les anciennes installations réalisées de façon anarchique et avons accepté une participation financière. Sauf que la mise en service de ce projet tarde depuis trois ans. Sonelgaz nous a proposé une autre participation financière, dont le montant dépasse largement celui du projet qui ne prévoyait pas initialement l'installation d'un poste transformateur. Mais là aussi, aucune autorité ne veut s'impliquer. Et l'APC censée le faire ne veut plus s'impliquer », regrettent nos interlocuteurs. Le gaz de ville est inexistant dans le quartier, obligeant les habitants à s'approvisionner en gaz naturel butane acheminé sur des routes impraticables. A la direction régionale de Sonelgaz de Bologhine, l'on a affirmé qu'aucune demande n'a été faite au niveau de la direction et donc, aucun devis n'a été fait. « Nos services se déplacerons sur les lieux pour s'enquérir de la situation de ce bidonville », s'est-on contenté de nous affirmer à la direction de Sonelgaz. Autre problème vécu par les résidants de l'Observatoire, c'est celui des conduites d'assainissement toujours « inexistantes ». « Nous avons dû nous-mêmes faire les travaux, mais les conduites d'eaux usées réalisées étaient non-conformes aux normes urbanistiques », regrettent les résidants. Plusieurs fosses septiques réalisées à la hâte déversent des eaux usées, exposant les habitants aux maladies. Les opérations de bitumage des routes tardent dans ce quartier enclavé. La route ne dépasse pas le 1 kilomètre et l'effort de l'Etat serait négligeable. Elle est tellement dégradée que la circulation des véhicules et des piétons est rendue très difficile, surtout en temps de pluie. Ceux qui en sont le plus touchés sont les enfants obligés d'emprunter ce véritable bourbier. L'acheminement des malades à l'hôpital est encore plus difficile. L'éclairage public et la situation de ce quartier situé en face de la clinique de Beau Fraisier se dégradent davantage. « Les habitants obligés de passer au milieu des broussailles ainsi que les jeunes filles sans défense sont exposés au danger », s'emportent nos interlocuteurs.