Les professeurs, docents et maîtres assistants en sciences médicales ont tenu hier une assemblée générale sanctionnant les trois jours de grève cyclique décidée il y a presque un mois. L'amphithéâtre du CPMC de l'hôpital Mustapha Bacha était archi-comble. Des professeurs de plus de 70 ans ont assisté à cette réunion pour témoigner de leur situation socioprofessionnelle qui n'a malheureusement pas évolué, et ce, en dépit de leur ancienneté et de leur longue expérience dans le domaine. L'assistance a, à l'unanimité, revendiqué une augmentation conséquente des salaires et l'amélioration de leurs conditions de travail. Pour arracher ce droit, certains intervenants ont proposé carrément la radicalisation du mouvement de protestation, d'autres ont suggéré soit une démission collective ou alors une marche vers le ministère de tutelle. Les responsables des deux syndicats ont eu, à cet effet, du mal à contenir la colère de la salle. « Nous devons durcir nos actions d'autant plus que nous n'avons rien à perdre, notamment face au mépris du pouvoir et au désengagement de nos ministres de tutelle », a tonné un membre du syndicat, persuadé que c'est là une énième fuite en avant de la part du pouvoir qui refuse de s'occuper concrètement des compétences et de l'élite algérienne et par conséquent reste indifférent à ces problèmes et soucis. Ces révoltés ne comprennent pas d'ailleurs cette injustice et l'inégalité sociale imposée par des augmentations de salaires de certains fonctionnaires et élus. « Nous avons demandé l'alignement de nos salaires avec nos voisins, malheureusement ils nous ont promis ‘ ‘‘des miettes'' que nous n'avons pas encore perçues d'où d'ailleurs le recours à la protestation. C'est insultant », a soutenu un médecin. L'assemblée, après un vote à main levée, a opté pour un autre débrayage de trois jours à partir du 11 avril prochain. « Nous allons marquer une trêve d'une semaine pour permettre le déroulement de l'élection présidentielle, car durant cette période, nous n'avons aucun vis-à-vis. Nous reprendrons en revanche la protesta juste après le scrutin », a affirmé M. Djidjli. Cependant, le boycott des examens et concours est toujours en vigueur et débutera à partir de samedi prochain. « Si les autorités ne réagissent pas par rapport à nos doléances, la grève des examens sera à l'ordre du jour et dans ce cas chacun assumera sa responsabilité », a déclaré le porte-parole du syndicat.