Les maîtres assistants en sciences médicales ainsi que les professeurs et docents durcissent le ton. Ils se sont prononcés, hier, lors d'une assemblée générale qui s'est tenue à l'amphithéâtre du CPMC de l'hôpital Mustapha (Alger), pour un durcissement du mouvement de grève concernant les activités de la santé et de l'enseignement. Lors de cette AG, organisée par les deux syndicats hospitalo-universitaires, à savoir le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (SNMA-SM) et le Syndicat des professeurs et docents (SNPD-SM), les mêmes fonctionnaires ont décidé de continuer leur action commune avec la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique. Les maîtres assistants en sciences médicales ainsi que les professeurs ont décidé également de boycotter toute collaboration avec le ministère de la Santé concernant les comités techniques, les comités consultatifs et les commissions scientifiques. Les deux syndicats hospitalo-universitaires demandent l'ouverture de négociations « réelles » avec les deux ministères de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur, pour ce qui est du régime indemnitaire et avec la chefferie du gouvernement concernant le point indiciaire. Le Dr Rida Djidjik, président du SNMA-SM, estime pour sa part que la grille des salaires, telle qu'elle a été conçue, « ne répond pas aux aspirations des fonctionnaires ». Pour lui le point indiciaire doit être revu car, à ses yeux, « il est faux de dire que ce point est à 45. Il est en réalité à 21 ». Pour ce qui est du régime indemnitaire, le Dr Djidjik considère « la philosophie selon laquelle les indemnités dépendent des diplômes et des compétence est fausse ». Pour étayer ses dires, il prend l'exemple de l'augmentation de ce mois d'avril qui était pour les maîtres assistants, selon lui, de 5000 DA et pour de simples agents de 4500 DA. Et de s'interroger : « Où sont les diplômes dans ce pays ? » Le Dr Djidjik estime que l'échelle des valeurs n'a pas été respectée. Le président du Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales, le professeur Noureddine Zidouni, abonde dans le même sens, en estimant pour sa part que « la grille des salaires ne correspond ni à nos aspirations ni à ce que doit être un professeur dans la hiérar chie sociale ». Pour lui, « les augmentations ne traduisent pas le respect qui doit être dû à un corps professoral ». Notre interlocuteur profite de l'occasion pour démentir les informations selon lesquelles les soins ont été perturbés durant les deux jours de grève décidés, selon lui, suite à un contrat moral avec les syndicats autonomes de la Fonction publique. « Les soins n'ont pas été perturbés, le service minimum et l'enseignement ont été respectés », selon lui. A ce propos, il tient à avertir que « nous ne sommes pas comptables face aux institutions. Nous sommes comptables de notre conscience qui nous interpelle ». Le Pr Zidouni tient à dire à ceux qu'il qualifie de « donneurs de leçons, dont des responsables politiques, de chercher ailleurs les preneurs d'otages parce que nous vivons en symbiose avec notre société ». « Pour ce qui est d'agitateurs ou agités, ces termes ne s'utilisent qu'en biochimie », dit-il ironiquement. Lui emboîtant le pas, le Dr Djidjik parlera de tentatives de casser la grève, citant au passage le fait que leur paie a été virée avant cette action. Evaluant leurs pourparlers avec les deux ministères de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur, depuis leur dernière AG, le Pr Zidouni a lancé à l'assistance que « lors de ces prises de contact, il n'y a pas eu de véritables négociations, aucune proposition concrète ne nous a été faite ». Il regrette, par ailleurs, le fait que les deux tutelles n'aient pas répondu à leur courrier, déposé il y a près d'un mois, dans lequel il a été demandé de rouvrir de véritables négociations sur le régime indemnitaire et le point indiciaire. Les présidents des deux syndicats ont proposé de se regrouper en une coordination des hospitalo-universitaires. Une coordination qu'a avalisée l'assemblée générale par sa majorité. L'élection du bureau de ce syndicat se fera incessamment. Il sera composé des membres des deux bureaux syndicaux. « Nous voulons améliorer nos relations, mais on ne veut pas arrêter les actions syndicales décidées séparément », précise le Pr Zidouni. Les deux syndicats hospitalo-universitaires revendiquent le respect des libertés syndicales, la révision de la grille des salaires et du régime indemnitaire et veulent négocier en tant que partenaire social au niveau de la bipartite.