Parmi les points contenus dans le mémorandum rédigé par le Snapest à l'intention de l'ensemble des candidats à la présidentielle et dont le texte a été lu hier à Oran (lycée Lotfi) par Meziane Meriane, secrétaire général, aux membres de son organisation, la création d'un secrétariat d'Etat à l'enseignement secondaire et technique figure en bonne place. L'argument de ce syndicat autonome reste le nombre avec d'élèves scolarisés – 8 millions – contre un peu plus de 80 000 en 1962-1963. Cette évolution est prise en considération pour suggérer également une décentralisation de la gestion du secteur en adoptant le principe des tests psychologiques pour mieux maîtriser les orientations des élèves en fonction des aptitudes. « Il ne sert à rien de proclamer le droit syndical sans reconnaître au syndicat les moyens de son action, garantis dans la convention 87 du BIT ratifiée par l'Algérie dès octobre 1962 », est-il également noté dans ce même document qui tient compte du « recours à l'arsenal juridique et les ponctions sur salaires des fonctionnaires lors des actions syndicales réduisant ainsi à zéro cette activité ». A l'issue de l'élection présidentielle, le Snapest n'exclut pas le retour à la protestation, y compris des actions pouvant entraver le déroulement des examens du baccalauréat. « Nous pouvons frapper avec une mobilisation de la base malgré l'arsenal juridique car nous sommes victimes d'injustices », dira M. Meriane lors de cette rencontre avec la base syndicale qui pense qu'« il doit y avoir un mouvement de protestation car c'est le seul langage que l'administration comprend ». « Avec eux (les décideurs), le dialogue, ajoutera-t-il, ne passe pas car pour eux c'est juste un moyen de gagner du temps. » « Tout ce qui se décidera dans les salles des professeurs sera transmis en haut lieu et les actions prônées seront exécutées », indique-t-on également pour évoquer le paradoxe du régime indemnitaire qui, selon eux, se basant sur le texte de loi promulgué en 2007, pratique des retenues sur la base du nouveau salaire de base et calcule les indemnités sur l'ancien. Le Snapest se félicite également du gel de la circulaire concernant les attributions de logements au Sud et qui accorde la priorité aux enseignants qui partent du Nord au détriment des locaux. « Imaginez un enseignant qui cumule 20 ans d'expérience privé de ce droit par opposition à son collègue qui arrive du Nord avec par exemple 2 ans d'expérience seulement et qui en bénéficie », déplore le responsable syndical qui propose un système de quotas spécifique pour éviter les injustices, sachant en plus que l'enseignement secondaire est lésé dans le nombre de logements distribués. Concernant la violence qui commence à prendre de l'ampleur dans le secteur de l'éducation, le Snapest se félicite également d'être, par ses propositions, à l'origine des initiatives qui ont été menées par le ministère (des journées d'études), mais déplore le fait que les représentants des syndicats autonomes ne soient pas associés aux débats. Conscients que le problème engage toute la société, les intervenants préconisent des approches pluridisciplinaires (pédagogie, sociologie, psychologie, etc.) pour mieux cerner la problématique avant d'associer les pouvoirs publics et procéder au lancement d'une campagne médiatique – notamment à la télévision – de grande envergure. Pour ces syndicalistes, le mal n'est pas encore bien diagnostiqué, car les manifestations de la violence, hormis des considérations matérielles comme la surcharge des classes, ne sont que les symptômes d'un mal plus profond qu'il faut chercher aussi dans la société elle-même (la malvie, l'injustice...).