Des spécialistes et chercheurs ont recommandé à l'Algérie de changer ses pratiques agricoles afin de mieux s'adapter aux changements climatiques et hydrologiques. Lors d'un séminaire consacré à cette problématique, organisé hier à Alger, M. Francis Forest, expert et directeur de recherche au CIRAD, un Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, établi en France, a estimé que « les systèmes de culture conventionnels ne peuvent répondre aujourd'hui, notamment dans les pays du sud du globe, ni aux besoins alimentaires et de revenus d'une population en forte croissance démographique, ni aux exigences de compétitivité de la mondialisation ». Partant de ce principe, M. Francis Forest a exposé une nouvelle technologie agricole, expérimentée déjà au Brésil, en Australie, au Maroc et en Tunisie, basée sur la valorisation des systèmes de culture biologiques sans labour « en semis direct sous couverture végétale ». Cette culture, « qui peut être performante même avec des contraintes hydriques », tend à offrir des alternatives aux travaux de défense et de restauration des sols, explique le conférencier. Selon lui, les cultures sans labour permettent d'éliminer le travail du sol et protéger ainsi la matière organique des dommages mécaniques et de l'érosion. Le chercheur du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement a précisé que ces cultures permettent d'optimiser la consommation hydrique et de lutter aussi contre le phénomène de ruissellement qui entraîne une dégradation rapide de la structure des sols en surface. M. Francis Forest a développé certaines solutions pratiques capables de protéger la surface du sol. Il s'agit surtout d'une expérimentation basée sur le paillage de surface (semis direct de niébé sur mulch pailleux et semis direct de sorgho sur mulch résiduel). Selon l'orateur, les systèmes de culture en semis direct sous couverture végétale favorisent, en particulier, la restauration et le maintien de la fertilité des sols. Cependant, pour les besoins de promouvoir cette agriculture « raisonnée et durable », il faudra disposer de bonnes connaissances sur le climat et l'environnement, estime M. Didier Crozel, président de la société Cimel Electronique, spécialisée dans la fabrication d'installation et de réseaux de mesure de l'environnement et de la météorologie. Il est venu prospecter le marché algérien, dit-il, et offrir des solutions capables d'accompagner les nouvelles technologies agricoles. Cimel Electronique propose des installations pour la détection des phénomènes microclimatiques, capables aussi de prévoir les effets des précipitations, diffuser des alertes aux intempéries, déterminer les justes besoins de l'agriculture en eau.