Ainsi, 24 heures avant la rentrée des classes, la petite Imène a reçu, en plus du cartable, des cahiers et des livres, 3 tenues entières, 2 paires de sandales, 2 paires de chaussures et 2 tabliers. Inutile de dire que le geste a été fortement apprécié, dans cette commune rurale, où les familles indigentes se comptent par dizaines et où, à chaque rentrée scolaire, l'attribution de la fameuse prime de 2000 DA déchaîne les passions. Pour Redouane Tefahi, vice-président à l'APC de Souidania, «il est inadmissible, en 2006, qu'un enfant n'aille pas à l'école parce que ses parents n'ont pas les moyens de lui payer des livres et des cahiers ou de lui acheter une tenue décente». L'élu rappelle, en outre, qu'il est du devoir de la collectivité d'assurer les conditions adéquates pour la scolarisation des élèves de tous les niveaux, quelle que soit leur condition sociale. A commencer par la construction des infrastructures scolaires et leur extension pour accueillir le nombre toujours grandissant d'élèves, eu égard à l'expansion urbaine que connaît Souidania ces dernières années. C'est une des raisons qui a poussé l'APC à opter pour l'essaimage des groupes scolaires à travers les différentes agglomérations qui composent la commune. Chaque quartier dispose en effet de son école en attendant qu'il bénéficie, plus tard, de son collège. La commune compte pour le moment trois établissements du moyen, tous situés au chef-lieu de commune, et projette d'en construire un quatrième au plateau de Ballouta, une grosse bourgade de plus de 4000 habitants, appelée à se transformer dans les 10 prochaines années en un grand centre urbain, peut-être aussi important que la ville de Souidania. Le vice-président de l'APC nous précise également que les autorités veillent de près à la réalisation des projets de construction scolaires. Le wali délégué de Zéralda, nous dit un autre élu, suit personnellement ce dossier et, à chaque réunion de coordination, les P/APC relevant de sa circonscription sont interpellés sur tout problème susceptible de retarder les projets en cours. En conséquence, non seulement les chantiers ont été redynamisés mais aussi et surtout de nouveaux projets ont été lancés. Comme, par exemple, le projet de modernisation du CEM du quartier La Consulaire. Ce dernier, conçu en préfabriqué, a pris un sérieux coup de vieux ; ses structures ont fini par s'éroder de toutes parts, ce qui a induit logiquement sa reconstruction en dur. Ou encore celui de l'école primaire du même quartier qui a connu quelques retards dus pour l'essentiel au séisme du 21 mai 2003. Inscrite en 2002, l'école, composée de 12 classes, d'un bloc administratif et de logements d'astreinte, a pu voir le jour cette année, grâce aux efforts conjugués de l'APC et de la wilaya déléguée. Pour le président de l'APC, Souidania, qui abrite quelque 18 000 habitants, a pratiquement résolu tous les problèmes liés à la scolarisation des enfants des cycles moyen et secondaire, quand bien même il lui reste à imaginer des solutions pour le transport des élèves, vu l'éparpillement des hameaux et des agglomérations secondaires et leur relatif éloignement du chef-lieu de commune. La question du transport scolaire touche surtout les lycéens de la commune qui sont obligés de se déplacer jusqu'à Douéra ou, pour quelques autres, jusqu'à Chéraga. Depuis quelques années, cependant, c'est la commune qui a pris en charge cette question en affectant deux de ses bus et en louant les services de deux transporteurs privés pour le transport des lycéens. Cette solution est provisoire car, comme nous l'explique le P/APC, le problème sera résolu l'année prochaine où il est attendu l'inauguration du nouveau lycée en cours de construction à Souidania. Lancé au deuxième trimestre 2006, le chantier accuse un taux d'avancement jugé appréciable par les autorités locales qui espèrent son achèvement dans les délais impartis, soit en juin-juillet 2007. Cette nouvelle réalisation contribuera certainement à faire baisser la proportion d'échecs scolaires dus à l'éloignement des structures scolaires. «La tendance sera à l'augmentation sensible du taux de réussite», nous assure M. Tefahi.