Des espaces dégradés où de surcroît le surpâturage demeure l'action la plus dévastatrice. En effet, il n'est pas rare de constater que les petits éleveurs, dépourvus de moyens de déplacement, se localisent généralement autour des points d'eau et qui par conséquent exposent les parcours avoisinants à un surpâturage, du fait qu'ils sont nombreux à s'y installer. Ces espaces quasiment dégradés et bien d'autres sont au devant des préoccupations du haut commissariat au développement de la steppe (HCDS) qui espère changer le visage inhospitalier de la steppe, d'une wilaya à vocation typiquement pastorale avec un cheptel estimé à 821 850 têtes ovines pour quelque 8 470 éleveurs. Sur les 12 communes que compte celle-ci, 9 d'entre elles ont été ciblées par un aménagement pastoral. Certes, certains projets déjà réalisés ont dû faire face à des contraintes de diverses natures, mais ont permis ces dernières années à un début de repeuplement de certaines zones auparavant désertées. Pour tirer profit d'une pluviométrie capricieuse, plusieurs projets ont vu le jour tels que les ouvrages de dérivation des oueds permettant la mobilisation des eaux superficielles. Mares, ced, digues en gabion ont été réalisés, créant ainsi des zones d'épandage des eaux de crues, susceptibles de régénérer le couvert végétal et une intensification des espaces fourragers. Pour lever certaines contraintes structurelles, le HCDS a, jusqu'à présent, contribué dans le cadre de sa mission (qui s'articule en fait sur deux axes principaux que sont l'aménagement de la steppe et l'hydraulique pastorale), à une réhabilitation de plusieurs espaces dans les régions reculées, voire enclavées et quelque peu désertées. Concrètement, il est question de la réalisation de 56 forages et leurs équipements, de 208 aménagements de puits, de 4 digues dont une à Oulkak d'une capacité estimée à 900 000 m3, mais aussi de 374 installations solaires dans les foyers et kheimas éparses, dotés de 5 éoliennes ainsi que des ouvertures et aménagements de pistes d'un total de 92,15 km. Sans omettre le projet de réalisation d'un barrage d'une capacité de 11 millions de m3 au lieudit Lemsekhskha (commune de Kasdir). Pour la protection de la steppe contre la désertification, le HCDS a mis en place une plantation pastorale de 9 057,3 ha et une mise en défens de 529 000 ha, en vue d'une préservation des sols et la régénération des espèces endémiques. «Ces réalisations ont été effectuées en dépit de la colère de certains gros éleveurs qui semblaient gênés par nos opérations», dira le responsable de cette institution. Pour le pacage et les labours illicites, certains éleveurs, nous dit-on, se sont appropriés dans l'impunité, des espaces appartenant à l'Etat. Le HCDS déplore l'absence d'une police purement pastorale, spécialisée dans ce domaine, ainsi que d'une loi régissant et réglementant les mécanismes de la vie pastorale. L'organisme tient à souligner que ces espaces serviront à construire un avenir certain pour les populations pastorales.