Dans ce tissu urbanistique, le patrimoine classé concerne une superficie de 70,79 ha au sein de laquelle les demeures de particuliers, mosquées et palais font l'objet de restauration. Si Dar Essouf, Dar El Hamra et le Palais Mustapha Pacha sont complètement restaurés, les travaux de restauration de la demeure dite Dar El Kadi sont inachevés. Un autre chantier est lancé depuis environ deux années et concerne la somptueuse bâtisse Dar Hassan Pacha mitoyenne avec la mosquée Ketchaoua, non loin de la bâtisse néo-mauresque Ahmed Bey. Cette dernière qui abrite le siège de la direction du TNA fait, elle aussi, l'objet de travaux. A la rue Ben Cheneb, l'opération de réhabilitation du site Sidi Abderrahmane Ethaâlibi (comprenant cinq monuments funéraires) est confiée à une entreprise de Tlemcen, qui a acquis une certaine expérience dans le domaine de la restauration, selon Saïd Guellal, coordinateur de la cellule fonctionnelle de réhabilitation, de sauvegarde et de la gestion urbaine de La Casbah. La livraison de cet ouvrage historique, dont le coût estimatif des travaux polarise autour de six milliards de centimes, est prévue pour le trimestre de l'année en cours. Certains espaces de ce lieu, très fréquenté par les femmes notamment, sera destiné à abriter un musée, une bibliothèque et une salle de conférences, apprend-on auprès des responsables. S'agissant des monuments funéraires Sidi Hellal et Sidi Bougueddour, ces derniers ont fait l'objet de réhabilitation, contrairement aux mosquées Sidi Ramdane et Ali Betchine dont la réhabilitation est menée à pas comptés, et ce, depuis plusieurs années. Le retard dans la réception de ces biens cultuels est dû à la rupture de financement, fait remarquer Saïd Guellal, soulignant la prochaine restauration des lieux cultuels Sidi M'hamed Chérif et Sidi Benali dont l'étude est finalisée en attendant le début du chantier. Quant à l'opération de réhabilitation des neuf fontaines publiques dans La Casbah, celle-ci a nécessité une enveloppe avoisinant les 800 millions de centimes. Il va sans dire qu'on ne peut faire l'impasse sur un site dont la restauration semble faire du surplace. Il s'agit du site historique qu'est la citadelle dont l'étude est confiée depuis 2005 — pour la seconde fois — au bureau d'études polonais PKZ. Les travaux de réhabilitation des lots ciblés concernent la Poudrière, une partie des remparts, le Palais du Dey, la Mosquée du Dey, le Palais des Beys et les casemates des Janissaires. L'on s'interroge, enfin, sur la destinée de ces palais une fois la restauration achevée. Serviront-ils de musée ou tout simplement de lieux affectés à des institutions administratives ? S'aura-t-on faire œuvre utile en y introduisant des activités propres à notre patrimoine immatériel avec la perspective de les capitaliser ou seront-ils carrément fermés pour ceux, notamment les touristes, qui auront à cœur d'arpenter le dédale de l'ancienne cité en quête de curiosité ?