Le FC Barcelone, battu deux fois par le Bayern Munich au Camp Nou, lors de précédents européens, a pris une éclatante revanche, mercredi, en quart de finale aller de la Ligue des champions, terrassant 4-0 le club allemand, condamné à l'exploit au match retour. Le Bayern, sans doute encore hanté par sa déroute à Wolfsburg (5-1 samedi en championnat) et diminué en défense par les absences du Brésilien Lucio (blessé) et du Belge Daniel van Buyten (raisons personnelles), a pris l'eau de toutes parts. L'entraîneur Josep Guardiola avait assuré, mardi, que son Barça "ne trahirait pas" son esprit offensif et le redoutable trident d'attaquants (Messi, Eto'o, Henry) s'en est donné à coeur joie : doublé pour le premier (9e et 38e), un but chacun pour les autres (Eto'o 12e, Henry 43e) servis par Messi, intenable. Comme contre Lyon en 8es de finale retour, l'équipe catalane a renvoyé son adversaire au vestiaire à la pause avec quatre buts encaissés. Guardiola, qui demande souvent aux arbitres espagnols de protéger Messi, victime de nombreuses fautes, explosait, fou furieux. Il a alors été invité par M. Webb à suivre la rencontre depuis les tribunes, comme n'importe quel autre supporteur. Messi meilleur buteur Le petit attaquant "Leo" Messi, avec deux buts et deux passes décisives, a été le grand bonhomme de la rencontre. Avec huit réalisations, il s'empare seul de la tête du classement des meilleurs buteurs de cette Ligue des champions. Le Bayern était jusqu'ici la "bête noire" du Bar ça au Camp Nou : il s'était imposé deux fois 2-1, en demi-finale retour de la Coupe de l'UEFA 1995-1996, qu'il a ensuite remportée, puis en phase de poules de l'édition 1998-1999 de la Ligue des champions. Après cette nouvelle gifle, l'avenir de l'entraîneur Jürgen Klinsmann semble un peu plus incertain. Chelsea surprend les Reds Quel coup de tonnerre à Anfield Road ! Liverpool était pourtant bien favori mais ce sont bien les Blues qui ont réalisé l'exploit d'aller battre les Reds à Anfield et avec la manière. Chelsea, qui a mis un pied en demi-finale, avait peut-être été enterré avant l'heure et cela ne leur a pas plu du tout. Après l'ouverture du score assez rapide de Torres au bout de 6 minutes de jeu pour les Reds, les Blues ont répondu avant la pause sur une tête d'Ivanovic sur corner (39'). Le Serbe a récidivé en seconde période, là encore de la tête et encore sur corner (62'), suivi par Didier Drogba (67'). Chelsea ne semblait pourtant pas dans les meilleures dispositions avant le match, distancé par Liverpool en championnat, mais rien n'a fonctionné pour les hommes de Benitez, désormais condamnés à un exploit à Londres dans une semaine. La potion d'Hiddink Deux mois en poste ont suffi à Guus Hiddink pour rendre à Chelsea, en démonstration mercredi à Liverpool en quarts de finale (1-3), une condition physique et une organisation tactique irréprochables qui pourraient les mener loin en Ligue des champions. Le Néerlandais n'en est pas à son premier miracle. Une recette similaire avait offert aux Sud-Coréens une demi-finale historique dans leur Mondial en 2002. Mais la métamorphose est saisissante entre l'équipe atone, battue sans combattre le 1er février à Anfield (0-2) en championnat d'Angleterre, et celle qui a étouffé les Reds, mercredi, et n'avait plus dégagé cette impression de puissance et de cohérence depuis l'ère Mourinho. L'entraîneur de Liverpool, Rafael Benitez, en est resté sonné, battu dans ce qui semblait être les points forts de Liverpool : l'organisation et le physique. Arrêter Steven Gerrard, c'est arrêter Liverpool. Tout le monde le sait et peu ont trouvé la méthode. "L'idée était de ne pas se reposer uniquement sur le travail défensif pour neutraliser (ndlr : Fernando) Torres et Gerrard, mais aussi de les faire transpirer en défense." Après avoir manqué durant sa longue blessure, Michael Essien, splendide, s'en est chargé.