Apprendre un métier, lorsqu'on est jeune fille et de surcroît sans niveau, n'a jamais été simple, notamment dans les régions déshéritées. Tisseuses de tapis, couturières ou coiffeuses ? Qu'importe, les parents de jeunes filles, éjectées du système scolaire ou n'ayant pas atteint un niveau d'instruction, leur permettant d'accéder au centre de formation professionnelle, n'avaient pas d'autre choix. Pourvu que leur fille ait un métier qui lui permette de gagner sa vie. Ces dernières années la nomenclature des métiers féminins ne cesse de s'enrichir. Les changements qui se sont opérés dans la société ont créé de nouveaux besoins. La plupart des femmes travailleuses ressentent, en effet, la nécessité de se faire aider dans les tâches ménagères quotidiennes ou tout simplement, pour la garde des enfants. Ainsi, les enseignantes, les infirmières ou toute autre femme qui travaille en dehors du foyer, éprouvent le besoin d'être soulagées de quelques travaux domestiques. Si elles peuvent, tant bien que mal, s'occuper de leur maison après une rude journée, il leur est, en revanche, difficile de faire face à certaines tâches demandant du temps et surtout beaucoup d'efforts. Il en est ainsi de la préparation du couscous, des gâteaux et autres. Pour cela, on trouve de plus en plus d'artisanes, qui se spécialisent et roulent le couscous à celles qui ne peuvent le faire elles-mêmes. Certaines font le travail au sein de leurs foyers, alors que d'autres ouvrent carrément des ateliers où les clients peuvent se présenter comme pour un commerce ordinaire. Durant la saison estivale, période des fêtes, par excellence, la demande est si importante que les ateliers se renforcent en personnel. Cela va sans dire que cette charge de travail décline avec la rentrée scolaire. Parallèlement aux rouleuses de couscous, un autre créneau, hérité des grandes villes, s'impose de plus en plus. Des magasins spécialisés dans la confection de gâteaux traditionnels ou orientaux ont vu le jour aux quatre coins de la ville. Les gourmands y trouvent de quoi chatouiller leurs papilles gustatives, en dehors des pâtisseries proposées par les boulangeries. Les fabricantes de gâteaux n'ont pas le temps de chômer. Bien qu'elles ne vendent pas, quotidiennement, de grandes quantités, elles ont l'opportunité de se rattraper à l'occasion de certains événements, telles les fêtes religieuses ou de mariage. Rouler le couscous, confectionner des gâteaux ou exécuter des travaux champêtres. Qu'importe ! Les filles de la région ne veulent pas rester les bras croisés et accepter leur condition de chômeuses auxquelles les prédestine la société.