Sur les neuf villages de la commune où résident quelque 6 000 habitants, une bonne partie a été vidée de sa population. Les villages isolés, tels Bouadnane, Darna et Aït Allaoua, se situant dans le tréfonds du Djurdjura, sont les plus touchés par ce phénomène. De l'avis de certains habitants rencontrés dans la région «l'exode n'est pas un phénomène nouveau, certes, mais il s'est accéléré d'une manière incroyable durant les années de terrorisme quand l'insécurité battait son plein dans cette région», dira un jeune agriculteur rencontré au chef-lieu communal, qui se rappelle encore avec un sentiment d'amertume de l'époque où le sinistre émir Moufek du GIA agissait dans la région comme en «territoire conquis». Durant les années 1990, les habitants de Bouadnane, Aït Allaoua fuyaient leurs villages en masse, se souvient-on à Iboudrarène. Ces derniers temps, avec le retour d'une paix relative dans cette partie-Est de Tizi Ouzou, culminant à 900 m d'altitude, nombre de ces familles n'ont pas pu retourner dans leurs villages respectifs après avoir reconstruit leur situation ailleurs, à Tizi Ouzou ou dans la capitale généralement. Seules quelques familles ont opté pour le chemin du retour. En plus du terrorisme, le banditisme, qui prend des proportions inquiétantes, accentue le climat d'insécurité qui règne dans ces régions. De nombreux témoignages ont laissé entendre que dans les zones reculées, des groupes de malfaiteurs ont ciblé à maintes reprises des éleveurs à qui des moutons et des bœufs ont été volés. Il y a quelques semaines, c'est un camion, de type Sonacome, appartenant à la commune d'Iboudrarène qui est tombé dans un guet-apens et sa trace n'a pas été retrouvée à ce jour. Outre l'insécurité, le sous-développement, engendrant l'absence des commodités pour une vie décente, représente ce nouveau facteur qui favorise le dépeuplement des hameaux et villages d'Iboudrarène. En premier lieu, c'est le chômage qui contraint les villageois à la migration. A cet égard, il y a lieu de souligner que les habitants ayant choisi de vivre dans la région n'ont d'autre activité que l'élevage, l'arboriculture (culture de la cerise notamment) ou la taille de pierre. Lesquels métiers qui demeurent précaires, estiment à l'unanimité ceux qui les pratiquent. Pour faire sortir la localité de son isolement, l'APC tente de répondre aux besoins les plus urgents. En effet, durant l'année 2006, selon le P/APC d'Iboudrarène, M. Kaci Aïssa Lounès, la priorité a été donnée à l'aménagement des routes pour désenclaver ces villages, le renforcement des réseaux AEP et d'assainissement et la réhabilitation des structures de santé. Pour l'année 2007, ces programmes se poursuivront et, pour ce faire, la commune vient de bénéficier de 4,2 milliards de centimes en PCD (plan communal de développement) pour 34 opérations.