La route nationale n°16 qui relie Annaba à Souk-Ahras est coupée en raison du débordement de l'oued Sebaâ, un affluent du Seybouse. Le Seybouse, lui, est sorti de son lit dans la plaine de Besbès pour couper la circulation sur la RN84 entre Besbès et Dréan. Un agent d'entretien sur un forage de Righia (Bouteldja) est resté isolé pendant trois jours au beau milieu de l'aulnaie de même nom, dernier lambeau de la forêt humide de la région. Il n'a dû son salut qu'à sa famille qui a signalé sa disparition. Il pleut depuis 48heures, petites, mais persistantes averses qui forment de grandes flaques d'eau dans les champs de part et d'autre des routes. Dans les agglomérations, les citoyens usent de multiples astuces pour se trouver un gué sur les chaussées qui se transforment en cours d'eau tumultueux qui charrient une foule d'objets hétéroclites. A cela il faut ajouter les trop nombreuses et parfois trop longues coupures de courant qui paralysent les activités déjà au ralenti. Les services de l'hydraulique nous ont indiqué que plus de 100 mm de pluie ont été enregistrés durant ces dernières 48heures. Le barrage de Mexa (45 hm3) a atteint sa cote maximum et les eaux sont évacuées par le trop-plein. Quant au barrage de Cheffia (60 hm3), il est au deux tiers de sa capacité. Les services de la Protection civile, pour leur part, ne signalent aucun sinistre, si ce n'est les sempiternelles évacuations de populations dans les zones inondables qui se sont urbanisées au fil des ans. Les agriculteurs de la région, du moins ceux qui prétendent l'être, connus pour laisser leurs terres en jachère tout en réclamant d'autres à l'Etat, haussent le ton comme d'habitude pour rendre les inondations responsables de leur laxisme qui cache en fait des spéculations foncières. Ils sont à l'origine, mais il s'en plaignent déjà, d'un projet hydro-agricole grandiose qui aura pour effet d'assécher les plus grandes et nourricières zones humides de notre pays. Mais de cela, qui s'en soucie ?