Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Alors qu'une quantité similaire est actuellement transformée en rebut à Fersid : 15 000 tonnes de brames d'acier de retour d'Italie vers Sider El Hadjar
Exportées il y a quelques semaines vers l'Italie, les 15 000 tonnes de brames d'acier de Sider El Hadjar sont de retour au port de Annaba. Le navire Astoria, battant pavillon italien, est à quai depuis le 26 novembre dernier au niveau de la plateforme n°15 pour décharger cette cargaison, rejetée pour non-conformité par le client italien. Pour éviter cet échec, Sider El Hadjar aurait proposé à ce dernier de les transformer en produit fini (bobines) et les réexpédier encore une fois vers ce même importateur. «Pour justifier cet échec, regrettable à plus d'un titre, la direction générale aurait trouvé un compromis dont elle est la seule à connaître les détails. Pour maintenir la commande, le client étranger aurait proposé à Sider El Hadjar de transformer les 15 000 tonnes de brames en acier non conformes en bobines, pour un montant total de près de 1,5 million de dollars, sous forme d'un contrat de processing dont l'Algérie semble être la partie bernée. Même le laminoir à chaud (LAC) est à l'arrêt depuis jeudi dernier sachant que cette prestation de service pour un client ne semble pas figurer sur le registre de commerce de l'entreprise», explique un haut cadre de cette entreprise. Pour étayer son analyse, la même source précise : «Comment expliquer qu'un client étranger refuse puis accepte une marchandise non conforme à condition qu'elle soit transformée en produit fini par l'exportateur algérien ? L'italien aurait pu commander directement un produit fini et éviter les charges du transport maritime aller/retour/aller auquel il faut ajouter les frais du chargement et déchargement à chaque fois dans les deux ports et vers le complexe sidérurgique ainsi que le coût de transformation dans les ateliers de Sider El Hadjar !» Outre l'incompétence dans le domaine du commerce extérieur, les actes de mauvaise gestion se multiplient et ne se ressemblent pas au niveau de l'usine. En effet, déclarés également non conformes, près de 15 000 autres tonnes de brames en acier sont actuellement transférés, sur ordre de la direction générale, à l'entreprise de récupération Fersid et à l'atelier de l'aciérie à oxygène n°1 à l'effet d'être découpées et transformées en rebut. Sur le registre des clients locaux de l'entreprise, la situation est également peu reluisante. Le président du groupe ETRHB, Ali Haddad, aurait rejeté une partie de la première livraison d'une commande totale de 15 000 tonnes de bobines pour un problème de qualité. Ce qui a mis dans l'embarras le ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, et ses collaborateurs, dont le chef de la division de participation qui est un administrateur au conseil d'administration (CA) de Sider El Hadjar. Ces derniers vantaient la qualité des produits sidérurgiques de cette usine qui a englouti plus de 700 millions de dollars alors que l'Algérie est en plein crise économique. Profitant de sa présence hier à Annaba, dans le cadre d'une rencontre régionale du patronat (FCE), Ali Haddad a été interrogé sur cette question. Le président du FCE a confirmé le problème sans pour autant critiquer Sider El Hadjar. Deux affaires qui, si besoin est, confirment un véritable problème de conformité des brames en acier et des bobines alors que le complexe s'enorgueillit d'avoir décroché il y a quelques semaines la certification ISO 9001 version 2015 avec zéro non-conformité majeure. C'est du moins ce qu'a déclaré Hocine Louhi, le responsable des laboratoires de qualité au niveau du complexe lors d'un reportage télévisé : «Il y a deux semaines, Afnor International nous a octroyé la certification ISO 9001 version 2015 avec zéro non-conformité majeure.» Contacté à maintes reprises par téléphone et messagerie, Maâtallah Chemseddine, le PDG de Sider El Hadjar, n'a pas voulu nous répondre. Cette situation, préjudiciable à plus d'un titre aux ressources financières du complexe intervient, faut-il le relever, alors que les marchés conclus par la direction générale de Sider El Hadjar sont sous la loupe de la brigade économique relevant du groupement de la Gendarmerie nationale de Annaba. C'est ce qu'a confirmé Maâtallah Chemseddine lors d'un point de presse tenu au niveau de son siège. «Ils sont sept au lieu de neuf dossiers qui font actuellement l'objet de l'enquête de la gendarmerie de Annaba. Ils concernent des marchés conclus entre notre entreprise et des opérateurs économiques publics et privés dont les contrats remontent à l'année 2013», a-t-il affirmé devant les journalistes. Or, au moins un de ces dossiers a été conclu en été dernier, dont lui-même a signé le bon de commande. A suivre…