Les habitants de Bétaïm (12 000 habitants), à 7 km de Maghnia, ont occupé, hier, la rue pour protester violemment contre leur vie sociale qui se dégrade continuellement. Guidés par la mal-vie, ils ont incendié des pneus et obstrué un tronçon de la route nationale. Ce malaise a été accentué par le conflit qui oppose le maire à treize élus, depuis le 10 octobre 2004, et qui a conduit au pourrissement au sein de l'APC et à une déliquescence indicible dans cette commune frontalière : les élus refusent de délibérer, depuis plus de trois mois, justifiant leur décision par le retrait de confiance qu'ils ont signifié au président de l'APC. « Par la faute de l'obstination des uns et l'indifférence des autres, la population et la ville sont livrées à elles-mêmes. C'est du mépris au vu et au su des pouvoirs publics », s'insurgent les protestataires qui dénoncent, entre autres, « l'augmentation des tarifs de transport, l'absence du gaz naturel et ce, malgré le passage d'une conduite dans leur agglomération, l'augmentation du prix de la bouteille du gaz butane et du carburant, l'absence totale d'infrastructures pour les jeunes et d'autres services vitaux, tels que la poste, et l'état désastreux des routes... ». Des citoyens en colère estiment que « c'est impensable qu'on continue de vivre sans que les services de l'Etat prennent au sérieux nos préoccupations. Avec qui dialoguer ? Avec les élus ? Eux, ils n'en ont cure ; leur priorité, c'est leur conflit éternel. Personne ne veut s'occuper de nous, comme si nous n'existions pas... ». Dans l'après-midi, une délégation conduite par le chef de daïra a entamé un dialogue avec les représentants de la localité et promesse leur a été donnée de prendre en charge leurs doléances. Et même si la tension a baissé d'un cran, les mécontents demeurent sur le qui-vive...