Dans les économies libérales, le terme nationalisation était, il y a quelque temps, un bien grand mot avant d'être remis au goût du jour à la faveur de la crise économique internationale. En Algérie où la transition d'une économie dirigée vers une économie de marché s'éternise, la question ne se posait pas avant que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Saïd Barkat ne jette un pavé dans la mare en évoquant la renationalisation de l'entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), dix-huit mois seulement après sa privatisation au profit de l'allemand Linde Gas qui s'est engagé à investir 50 millions d'euros. Ce dernier a acheté 66% du capital de cette société étatique. Les pouvoirs publics estiment que Linde n'a pas respecté les engagements contractuels créant une tension sur l'approvisionnement des hôpitaux et les structures sanitaires en gaz à usage médical. « Il est vrai que nous n'avions pas respecté nos engagements pendant les premiers six mois, car nous devions légaliser la cession avant de commencer nos activités, mais en 2008, nous avons investi plus de 6 millions d'euros », assure Jean Arias, directeur général de Linde Gas Algérie. Il réfute cependant que Linde se soit montrée négligente dans la fourniture de gaz industriels aux structures hospitalières et sanitaires. « Nous avons eu des problèmes d'acheminement. Ce sont des produits sensibles et il fallait avoir des autorisations de l'armée, de la wilaya, etc. C'est le parcours du combattant », affirme M. Arias. Il s'agit, selon lui, d'un malentendu.