Sur les 57 communes que compte la capitale, 16 n'ont pas de marché. Les plus « dotées » sont celles qui se trouvent à la périphérie de la capitale ; nouvellement rattachées à Alger, à la faveur des répartitions administratives successives. Ces informations sont celles du directeur du commerce, Lamari Youcef, intervenu, il y a longtemps, sur les ondes de la radio locale, El Bahdja, en faisant remarquer, toutefois, l'existence de 68 marchés dans 41 communes auxquels s'ajoutent 96 marchés informels recensés. Le manqued'espaces a eu pour conséquences l'investissement de lieux informels tolérés par l'Etat. Les APC auxquelles était « confiée la responsabilité » d'ouvrir ces lieux de vente, hésitent à les « céder » quand ils seront achevés. Les communes intra-muros ont des espaces qui remontent à l'époque coloniale, donc vétustes et occupés de façon anarchique. Des marchés ont pourtant été aménagés par les services des APC, mais ils demeurent pour certains inoccupés. De plus, ils sont boudés par les commerçants qui craignent que leurs clients habituels n'y viennent pas y faire leurs emplettes. La commune de Belouizdad ne dispose que d'un marché couvert, le « marché T'nach » dont le projet de délocalisation a été lancé par l'ancien exécutif. Un autre espace, « une ancienne étable », susurrent les commerçants, a été réaménagée non loin de là, mais les tractations menées avec les « représentants » des commerçants n'ont pas abouti. Même cas de figure à l'APC voisine de Sidi M'hamed qui ne dispose que de deux anciens marchés couverts réaménagés à la hâte, mais ne disposant pas de toutes les commodités. A Alger-Centre et à La Casbah, même topo des commerçants boudeurs et d'une APC qui ne souhaite pas se les mettre à dos. A Bab El Oued, qui a connu un mouvement de protestation des vendeurs, un espace situé au Triolet demeure toujours fermé sans que les services de l'APC réagissent. Entre-temps, l'informel occupe tout l'espace public. A Rouiba, seul un ancien marché couvert est fonctionnel, les vendeurs préfèrent étaler leur marchandise à l'extérieur, ou occuper carrément la voie publique. A Aïn Taya, deux marchés sont fonctionnels, le plus important n'a été aménagé que depuis une année. La commune de Bordj El Bahri est moins lotie et ne dispose que d'un seul marché couvert toujours inexploité et un autre de proximité toujours « boudé » par les clients. A El Marsa, les vendeurs refusent de rejoindre les étals aménagés, alors qu'à Bordj El Kiffan, les marchés existants sont différemment occupés. Dans les communes à l'ouest d'Alger, des espaces existent mais remontent pour la plupart à l'époque de Mathusalem. Des projets sont prévus mais non concrétisés puisque les procédures de location retardent leur livraison. Même situation à Douéra, Draria, Bouzaréah ou Ben Aknoun qui disposent d'espaces informels appelés par la vox populi « pharmacies », puisque les prix y sont excessivement élevés.