Les élus de l'APC de Bab Ezzouar ne s'avouent pas vaincus. Ils viennent de rendre publique une déclaration où ils se rappellent au bon souvenir des autorités. « Réunis au siège de l'APC, nous tenons à rappeler aux autorités de tutelle, le wali d'Alger et le wali délégué de Dar El Beïda, auxquelles nous avons fait parvenir des copies par l'intermédiaire d'un huissier de justice, notre décision de retirer notre confiance à Youcef Chemlal », soulignent-ils dans une déclaration rendue publique le 13 avril dernier. « Avec le même nombre d'élus », 13 sur les 15 que compte l'assemblée et toujours pour les « mêmes raisons », des élus du FLN, du PT, du MSP, du FNA, du RND et du RCD affirment qu'ils se sont accordé « une trêve » pour permettre le déroulement normal de l'élection, tout en rappelant leur « soutien » au président Bouteflika pour sa réélection pour un 3e mandat. La décision de retrait des élus remonte à la délibération du 26 janvier, suivie de deux autres les 14 et 21 février. « Tout engagement pris par le P/APC à partir de ce moment est nul, puisque n'ayant pas eu le consentement des autres élus qui s'en tiennent à l'article 55 du code communal, qui donne la possibilité aux deux tiers des élus de retirer leur confiance au chef de l'exécutif », souligne un élu. La wilaya déléguée semble se faire à cette situation. « Nous avons adressé quatre correspondances au wali délégué de Dar El Beïda, mais sans recevoir de réponse. Même le chef de cabinet du wali délégué, qui nous a réunis pour tenter de concilier les parties, n'a rien voulu savoir. A la wilaya déléguée, il y a des parties qui ont des intérêts personnels et veulent maintenir le statu quo », relève notre interlocuteur. « Le budget n'a pas été voté et l'année sera blanche, puisque, au 31 mars, tout doit être finalisé, ce qui n'est guère le cas », regrette-t-il. Des problèmes deviennent « plus durs » en raison de cette crise. Les handicapés n'ont pas perçu leur aide, puisque rien ne pouvait être décidé sans délibération. Une enveloppe de 48 milliards de centimes a été allouée pour le projet de viabilisation des lotissements Douzi et Boushaki, mais les habitants ne peuvent pas en jouir dans l'immédiat en raison du blocage. Reste que l'un des plus grands problèmes est le bidonville Djazira qui connaît une extension, à cause du laisser-aller des autorités communales occupées par des dissensions internes. « Lors du dernier mandat, nous avons pu recenser entre 200 et 250 habitations. Actuellement, elles sont plus de 600 avec tout ce que cela implique comme dépassements et dérives. L'inaction de l'assemblée favorise ce phénomène qui prend de l'ampleur », relève Azli, résidant de l'immeuble voisin du site. Le P/APC affirmera toujours que ses « collègues » mènent une cabale contre lui. Ne souhaitant pas trop s'étendre sur l'action des élus, il nous a affirmé, néanmoins, que la commission d'enquête qu'il a demandée à la wilaya « se déplacera dans les jours à venir ». « Des indiscrétions à la wilaya nous ont assurés que celle-ci se chargera du problème au lendemain de l'élection présidentielle. Mais jusqu'à maintenant, on n'a rien vu venir », indique un adversaire. Il est à noter que des APC connaissent des situations de blocage, à l'instar de celles de Belouizdad et de La Casbah. « Des soutiens retardent les solutions », affirme une source à la wilaya d'Alger qui ne semble pas décidée à réagir promptement.