Connue pour être une ville côtière « calme », la commune d'El Marsa, à l'extrémité ouest du littoral de la wilaya, a sombré depuis samedi dans la crise. Le malaise qui couvait depuis de longues années a fini par éclater au grand jour, soit quelques jours seulement après l'élection présidentielle dont on connaît le résultat. Des jeunes ont organisé un mouvement pacifique de protestation devant le siège de l'APC pour réclamer une « vie décente » et dénoncer le dénuement dans lequel se trouve leur localité. Jusqu'à hier, ils occupaient l'accès principal de l'édifice, paralysant, par là même, les activités de la municipalité. Pour eux, c'est le seul moyen de se faire entendre par les pouvoirs publics, car ces derniers ont toujours fait la sourde oreille face à leurs revendications légitimes. La réunion présidée par le secrétaire général de la wilaya avec des représentants des manifestants n'a pas débouché sur les résultats escomptés en l'absence « d'actions concrètes ». Les protestataires continuaient à occuper le siège de l'APC, exigeant la présence du wali et des solutions urgentes à leurs problèmes. Cela va des routes au logement rural et à l'emploi, en passant par l'amélioration urbaine et les conditions de prise en charge des malades. L'unique projet « structurant », à savoir le nouveau port de pêche, est mis aussi à l'index à cause des lenteurs considérables qui le caractérisent depuis le lancement des travaux en mai 2002. Les jeunes demandent également le départ des élus de la commune qui, à leurs yeux, peinent à trouver les voies et moyens pour hisser cette ville côtière au diapason des autres localités du littoral et de la wilaya. En fait, la plateforme de revendications ne concerne pas uniquement cette catégorie de la population qui est la jeunesse, elle touche pratiquement tous les maux dont souffre cette localité.