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Chlef en proie à la psychose
Conséquence des massacres perpétrés dans la région
Publié dans Liberté le 17 - 11 - 2002

Après une accalmie qui aura duré quelques semaines uniquement, plusieurs localités rurales de la wilaya de Chlef renouent, encore une fois, avec le spectre de l'angoisse et de la peur d'une descente terroriste nocturne.
En effet, les derniers massacres collectifs per-pétrés successivement dans la région par des groupes armés, et qui ont ciblé depuis le mois d'août dernier différents douars, notamment Harchoune, El-Hadjadj, Boukadir au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, et Sidi Akkacha au nord-est de la ville de Chlef, et dont le bilan demeure extrêmement lourd, ont secoué toute la population locale, particulièrement celle des zones reculées.
Si 148 personnes ont été assassinées dans la région depuis janvier 2002, ce sont, pour seulement ces quatre derniers mois, pas moins de 80 personnes qui ont été ignoblement massacrées, d'autres grièvement blessées et des jeunes filles enlevées dans ces mêmes localités et ce, entre août et novembre courant.
Ce qui rend amplement compte de la gravité de la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader à Chlef, et du danger que courent les habitants sans défense et sans armes des villages isolés.
Que ce soit à Harchoune, à El-Hadjadj, à Boukadir ou à Sidi Akkacha, le cri lancé par les villageois rescapés est le même : “Donnez-nous des armes pour nous défendre !” Selon des témoignages recueillis auprès des rescapés des hameaux attaqués par les groupes armés, la situation relative à l'armement et à la sécurité des habitants concernés n'a guère changé jusqu'à maintenant. “Cela fait bien des années que nous avons demandé aux autorités compétentes de nous doter en armes, afin que nous puissions faire face aux incursions terroristes qui n'arrêtent toujours pas de faire des bains de sang et des tueries collectives. Malheureusement, aucune réaction satisfaisante sur le terrain de la part des responsables tant suppliés. Pourtant, ceux-ci n'ont pas cessé de nous promettre, après chaque massacre, armement, sécurité et protection.
Mais toutes ces promesses n'ont pas été tenues. C'est pour quoi notre révolte, notre colère, n'aura aucune limite, jusqu'à satisfaction de nos doléances qui consistent à nous garantir paix et sécurité dans nos douars respectifs”, lanceront de nombreux citoyens de Ouled Abdellah à Boukadir, un hameau que les terroristes ont ciblé à maintes reprises.
Ces mêmes citoyens nous apprennent qu'après le dernier massacre commis dans leur localité, tout le monde ou presque en est parti. “Notre douar ne cesse de se dépeupler de jour en jour. Pourquoi y rester puisque rien n'a été fait par les responsables pour nous assurer sécurité et protection. Chacun de nous s'est débrouillé un refuge, pour la nuit, chez un proche ou chez un ami, au centre-ville de Boukadir, histoire de sauver sa peau et d'échapper ainsi aux groupes armés qui massacrent quasi quotidiennement des villageois innocents. Même après avoir bloqué pendant plusieurs heures le tronçon de la RN4 qui transite par Boukadir afin d'exprimer notre colère après le refus inexplicable des autorités locales concernées de nous armer, les autorités n'ont toujours pas respecté leurs engagements. Outre notre dotation en armes, il était prévu l'implantation, dans différents points de notre localité, de postes de surveillance et des détachements de la garde communale, mais tout cela tarde à voir le jour. Devant cette situation catastrophique, et cette réalité amère, et afin d'éviter que nos enfants et nos femmes ne soient égorgés et violés devant nous, nous avons préféré abandonner nos biens et nos maisons qui nous sont très chers, pour aller nous caser ailleurs. Certains d'entre nous n'ont pas hésité à louer des locaux commerciaux à des prix faramineux, qui leur servent d'abri durant cette période pénible et difficile que nous traversons. En attendant que notre problème
soit définitivement solutionné, nous continuons à travailler en observant des sit-in et nous organiserons, s'il le faut, plusieurs marches pacifiques”.
Ces dernières semaines, la folie meurtrière s'est accentuée d'une manière fort inquiétante à travers plusieurs endroits de Chlef. Ce sont les zones du sud-ouest, du nord-est et du nord-ouest de Chlef qui demeurent les cibles des terroristes qui y circulent et qui y commettent, à chaque fois, massacres et génocides “en toute quiétude”. La zone sud-est, dans le prolongement des monts de l'Ouarsenis en passant par l'important massif forestier de Ramka dans la wilaya de Relizane, ainsi que le nord-est et le nord-ouest situés dans le versant sud du gigantesque maquis de Oued Romane, constituent le fief des groupes armés qui y trouvent refuge après chaque tuerie. “C'est la raison pour laquelle, indiqueront certains patriotes, les localités rurales de Harchoune, El-Hadjadj, Boukadir, Sidi Akkacha et Sobha, situées à proximité des deux massifs forestiers en question, sont souvent attaquées par des terroristes. On ne peut aucunement avancer des chiffres au sujet du nombre des criminels auteurs des massacres collectifs. S'ils arrivent à échapper aux offensives des forces de sécurité après chaque attentat, c'est parce que ces offensives ne sont plus ce qu'elles étaient”.
Les nombreux patriotes rencontrés dans différents endroits de la wilaya ont également exprimé leur indignation quant à leur situation socio-professionnelle. “Nous vivons une situation sociale déplorable. Nous nous sommes livrés, dès l'apparition du terrorisme, à une bataille interminable et sans relâche contre les terroristes. Certains d'entre nous sont incarcérés pour des erreurs commises parce qu'ils ne sont pas des professionnels de l'armée, des centaines sont morts au champ de bataille, d'autres sont handicapés à vie. Aujourd'hui, aucune considération ne nous est accordée. Même la petite indemnité que nous percevions a disparue ! Comment voulez-vous alors qu'on continue à combattre le terrorisme au moment où nos enfants crèvent de faim ?”
A. C.


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