Avec cette dérive nationale de sens qui détourne les mots et les fleuves de l'éthique, on ne sait plus qui a commencé. Le terrorisme ou la réconciliation ? A première vue, c'est le terrorisme. Il arrive, avec des armes, la réconciliation suit, avec des lois, pour qu'il s'arrête. A seconde vue, on a l'impression que la réconciliation est arrivée avant le terrorisme et que les pouvoirs publics lui donnent beaucoup plus d'importance qu'il n'en donnent aux morts qui continuent de tomber, militaire dans une embuscade, berger dans un égorgement ou passant passé sur une bombe de passage. Car l'idée de relâcher des terroristes à la faveur de mesures d'amnistie est ancienne, Boumediène l'a fait, tout comme Chadli, Zeroual ou Bouteflika. La réconciliation, puis le terrorisme ? Dans le monde quantique, il est avéré que la loi de succession chronologique, la cause puis la conséquence, n'est plus valable. Un quantique peut devenir terroriste après la loi de réconciliation et la réconciliation peut engendrer du terrorisme là même où elle est censée le stopper. Avons-nous des terroristes quantiques puisque avec tous les pardons et les avantages proposés, ils tuent encore ? Ce qui expliquerait que les services de sécurité n'arrivent pas à les éliminer et que les terroristes n'arrivent pas à descendre, tout deux coincés dans une non-causalité. Qui est arrivé le premier, l'œuf ou la poule ? Ni l'un ni l'autre, c'est le coq. En voulant conquérir toutes les poules, les coqs ont tout inventé. La poule, par obligation, l'œuf, par fécondation, le terrorisme et la réconciliation, qui sont en fait les deux versants du même problème. D'ailleurs, un coq ne fait pas d'œufs, il n'a donc que très peu de considération pour le poulailler et les poules qui meurent d'amour. Comment sortir de ce cercle vicieux ? Tout casser, faire une bonne omelette au poulet et reprendre à zéro. Ou pas.