Le deuxième prix est revenu à la pièce Hob a'n bo'ad (amour à distance) de la célèbre troupe Moudja de Mostaganem. A la troisième position, l'on retrouve la coopérative Kateb Yacine de Sidi Bel Abbès avec Louham, mise en scène par Ahmed Bekhal, texte de Abdel Amir Chemikh sur une adaptation de Boussehla Houari. La cérémonie de clôture, qui s'est déroulée devant une salle archicomble, a été marquée par la présentation de la pièce Moutzaoudj fi outla de la troupe Hamou Boutlelis (Oran), en l'honneur du festival. Le lauréat de l'édition 2009, en l'occurrence la troupe Afsa de Tlemcen, participera au prochain festival national qui se tiendra le mois de mai prochain au théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, à Alger. Lors de la précédente édition, c'est la pièce Puntila et son valet Matti de la coopérative Eddik qui a été consacrée meilleur spectacle au festival du théâtre professionnel. « Personnellement, je ne m'attendais pas à une telle consécration », a affirmé Amine Missoum, campant le rôle principal dans Lika'a ma'a. Ghanem Bouadjaj, président d'une troupe de théâtre universitaire, estime que « ce genre de rencontres permet d'élever le niveau de la pratique théâtrale », s'abstenant toutefois d'apporter un quelconque jugement sur le niveau des troupes participantes. Samir Hadou, comédien au TRSBA, n'est pas du même avis : « On continue à faire du n'importe quoi, en plaçant la pratique théâtrale sous la coupe de personnes qui se préoccupent beaucoup plus de leurs propres intérêts, et ce, dans un vaste réseau d'amis et de copains dits artistes. Les manœuvres de coulisses et les liens de copinage tissés dans le milieu du théâtre sont en train de tuer les initiatives créatrices. » Abondant dans le même sens, Mohamed Chouat, comédien et président d'une troupe amateur, trouve « inacceptable » le fait de désigner « sur injonction » les membres d'un jury censé rendre hommage à la beauté, à l'art et à l'esprit de création. La décision du jury de consacrer la troupe de Tlemcen laisse perplexe. « Dans le théâtre, on ne doit pas faire du social », note-t-il, ajoutant : « De nombreuses formations (sans les nommer) ont démontré leurs limites et n'avaient pas à prendre part à un festival dit professionnel. » « Cette édition, d'un niveau supérieur à celui de l'année passée, a permis un échange d'expériences fructueux », a déclaré le commissaire du festival, Assous Hacène, tout juste après la cérémonie de clôture, soulignant la prestation « honorable » de la majorité des troupes participantes. Ainsi, les avis des amateurs du 4e art restent partagés au sujet d'un festival qui n'a rien d'exceptionnel, si on avait à le comparer avec les précédentes éditions. Sauf que pour la prochaine édition, le commissariat du festival promet de « meilleures conditions d'hébergement et de restauration ». Rendez-vous donc l'année prochaine !