Elle reviendra longtemps sur ce qu'elle qualifie d'«abus de pouvoir» de la part de certains responsables de la télévision algérienne, qui, selon ses propos, ne lui ont jamais accordé la chance de se produire dans son propre pays. Elle parlera aussi de son perpétuel espoir de se faire inviter aux différents festivals qui se sont déroulés en Algérie durant ces dernières années, ajoutant qu'elle avait même pris contact avec Hamraoui Habib Chawki, pour lui demander les raisons d'un tel «mépris». En vain. Elle évoquera au passage un vieux projet qui lui tenait à cœur, à savoir organiser «un festival des divas arabes», et dont elle avait fait la proposition à la ministre de la Culture ; cette dernière, selon cette chanteuse au talent avéré, n'aurait pas pris au sérieux cette proposition et lui aurait signifié un refus indirect. «Nous avons beaucoup d'artistes qui demeurent, hélas, méconnus en Algérie», déplore-t-elle. Pour sa part, Mohamed Hazourli, cinéaste et vice-président de l'APC de Constantine, chargé de la culture et du sport, annoncera au terme de cette conférence, réservant la surprise à la chanteuse, l'organisation dans les mois à venir d'un forum international du patrimoine arabe en l'honneur du défunt artiste et père de la diva, Abdelhamid Ababsa. A noter que Fella Ababsa se produira dans les prochains jours à travers quelques villes du pays, notamment, Oran, Tlemcen, Relizane, Annaba, et Blida, où son gala sera organisé à l'intention des enfants cancéreux. Elle reviendra encore au mois de Ramadhan pour d'autres spectacles. Un gala envoûtant et une organisation défaillante Heureusement que l'immense talent de cette chanteuse a pu dissimuler les défaillances d'organisation de cette soirée, lors de son concert donné en plein air, jeudi dernier, au Théâtre de Verdure. Avant son entrée sur scène, trois personnes, dont une animatrice en mal de professionnalisme, se sont présentées tour à tour pour l'annoncer alors que la star était reléguée à l'arrière-plan. Celle-ci, butinant avec une extraordinaire dextérité, d'un style musical à un autre, notamment de l'oriental au chaoui, au mélodieux chant maghrébin, à la musique constantinoise, au chaâbi et pour passer aisément aux complaintes de la grande diva Oum Kelthoum, Fella El Djazaïria, telle qu'elle aime se faire appeler, a su enchanter du petit au grand public, malgré sa brusque interruption par cette même animatrice accompagnée du P/APC afin de lui offrir un bouquet de roses et s'empresser de lui faire une «bousboussade».