La corporation regroupant les propriétaires de relais et stations-services bat de l'aile. Réunie hier à Zéralda, l'Union nationale des investisseurs privés relais et stations-services (Uniprest), affiliée à la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa) a encore remis sur le tapis ses revendications. Il s'agit, selon son nouveau président, Hamid Aït Aincer, contacté par nos soins, de l'exigence de revoir à la hausse la marge bénéficiaire. « La dernière augmentation de la marge bénéficiaire remonte à plusieurs années. Mais elle parvenait toujours avec des retards. Maintenant avec l'augmentation du SNMG, c'est nous qui payerons. Ce qu'on vous donne de la main droite, on vous l'enlève de la main gauche », regrette le président de l'Uniprest, en estimant que les acteurs de la profession souhaitent une marge bénéficiaire qui puisse leur permettre de faire face à l'entretien des stations et autres dépenses. L'autre revendication a trait « à notre souhait d'être impliqués et associés dans le projet de l'autoroute Est-Ouest à travers la mise en place de stations-services », ajoute notre interlocuteur. Affirmant avoir assisté à une réunion de travail avec le ministère des Travaux publics en 2007 pour discuter des possibilités d'impliquer les propriétaires des stations-services dans ce projet, M. Aït Aincer déplore qu'« après deux ans, on n'a rien vu », en soutenant : « C'est le désert en matière de communication de la part des pouvoirs publics. » Ce dernier a rappelé que les investisseurs dans ce créneau rencontrent d'énormes difficultés. « Il faut un terrain d'au moins 5000 m2, investir des milliards et attendre plus de 3 à 4 ans pour voir son projet se concrétiser. C'est énorme », explique-t-il. S'agissant de sa relation avec Naftal, l'Uniprest exige la satisfaction des commandes en carburants, lubrifiants et GPL, le contrôle des quantités et de la qualité notamment par le jaugeage, le plombage des camions et tests de qualité des carburants et l'arrêt de la discrimination entre stations privées et stations Naftal, souligne encore cette organisation professionnelle. « On souhaite établir un partenariat loin de pratiques monopolistiques », lit-on dans un document remis à la presse. M. Naït Abdelaziz, président de la CNPA, considère, dans une déclaration à El Watan, que les pouvoirs publics devraient « prendre en considération ce créneau névralgique et surtout porteur pour le Trésor public ». « Il faudrait motiver les investisseurs à travers l'augmentation de leur marge bénéficiaire actuellement insuffisante et les associer dans le maillage d'un réseau de stations-services à travers l'autoroute Est-Ouest », plaide-t-il, en ironisant que « on ne va pas quand même ramener les étrangers pour réaliser des relais routiers et des stations-services ». Sur ce dernier point, le président du CNPA soutient que l'Uniprest ne va pas désarmer pour autant. Elle compte encore interpeller le ministère des Travaux publics, précise-t-il. Pour rappel, les membres de l'Uniprest ont renouvelé leur confiance en la personne de M. Aït Aincer, au poste du nouveau président de cette organisation, laquelle est représentée à travers 25 bureaux de wilaya sur le territoire national.