Il entre à la RTA dès l'indépendance après une adolescence très difficile à El Harrach. Il est d'abord opérateur technique et cameraman. Avant de se lancer dans les aventures de l'inspecteur Tahar, Hadj Abderrahmane a fait du théâtre avec Allel El Mouhib qui fut son professeur. C'est ainsi qu'il a joué le moine dans la pièce Monserrat d'Emmanuel Roblès. Il fut également curé dans les Fusils de la mère Carare. Sa vie sociale, son enfance, sa nature, ses sentiments les plus profonds le portaient sur le drame mais le public en décida autrement et l'orienta, bon gré mal gré, vers le «comique corrosif». Au grand bonheur de ses fans. Ce fut le début du fabuleux destin de l'inspecteur Tahar : personnage moyen, naïf, mais plein d'audace, avec un zeste de fantaisie et de dérision, Hadj Abderrahmane était le seul à pouvoir l'incarner aussi bien. Certainement parce qu'il en était le créateur… La saga du policier démarre en 1967 avec son confrère «l'apprenti», alias Yahia Benmabrouk du TNA, sur L'Inspecteur mène l'enquête, réalisé par Moussa Haddad, avec qui il fera longtemps tandem. La Souris suivra en 1968, ensuite La Poursuite. Les années 70 lui furent aussi fastes : Les vacances de l'inspecteur Tahar (1975) ont, à ce jour, un grand succès. Des dizaines de fans se passent des liens vidéo de ce film sur Internet. L'acteur enchaîne avec L'inspecteur marque le but (1977) et Le chat (1978). Il s'apprêtait à tourner Le cadavre du domaine quand la mort le surprit le 5 octobre 1981. Avec ses sketches, il a sillonné d'est en ouest le pays et fait des dizaines de directs à la télévision. Héritier, entre autres, de Rachid Ksentini et de Touri, il reste, à ce jour, l'un de nos plus talentueux comédiens.