Bordj Bou Arréridj accueille actuellement le Festival du rire et du monologue. Rares sont ceux qui savent faire rire. Dans chaque quartier et chaque famille, il y a celui qui est doué pour raconter des blagues ; et dans le théâtre et le cinéma, il y a aussi les spécialistes du rire. Si l'Amérique et le monde ont connu Charlie Chaplin, Buster Keaton et Laurel et Hardy, l'Algérie a également ses stars du rire. Même si Aziz Degga, Hakim Dekkar, Salah Oughrout et Fellag sont parmi les meilleurs ces dernières décennies, il ne faut pas oublier les grands maîtres qu'étaient Rachid Ksentini, Hassan Hassani, Mohamed Touri, Badreddine Bouroubi et Rouiched. Il faut rappeler que le premier sketch Sayyad Esbaâ a été enregistré en 1928 sur disque 78 tours par les deux comédiens Dahmoune et Allalou. C'était le début du théâtre comique en Algérie et Rachid Ksentini avait déjà le rôle principal dans la pièce Djeha écrite par Allalou. Même s'il a vécu dans les années 1920-1930, Ksentini a eu une carrière très riche puisqu'il n'a jamais cessé de produire. Il était chanteur, musicien, compositeur et comédien. Cet artiste, qui a beaucoup voyagé, a également eu le privilège de jouer dans un cirque américain pendant quatre ans. La plupart de ses sketchs et chansons ont été joués et enregistrés avec Marie Soussan. Après la mort de Ksentini, il y a eu la montée de plusieurs comiques dont Djelloul Bachdjarrah, Sid Ali Fernandel, Mohamed Touri, Bouroubi et Rouiched. Certains d'entre eux ont commencé par l'imitation de Ksentini, ils ont fini par s'affirmer par leur propre identité. Ces artistes ont dominé la scène jusqu'au début de 1960 où ils seront rejoints par d'autres notamment Djafer Beck et Kaci Tizi Ouzou. Au début de 1970, c'est Hadj Abderrahmane et Yahia Benmabrouk qui vont s'imposer par le duo l'Inspecteur Tahar et l'Apprenti. Le petit écran et le cinéma ont également permis la montée de Athmane Aliouet. Depuis la période de Marie Soussan, il n'y aurait eu que quelques femmes dont feue Ouardia, Biyouna et Bakhta qui ont réussi dans le domaine du rire. Y aura-t-il une femme sur les planches du Festival de Bordj Bou Arréridj ?