Six ans après le séisme, l'aménagement urbain à la cité des 1200 Logements, au centre-ville de Boumerdès, n'est pas encore réalisé. Les autorités ont lancé depuis des années des projets devant rétablir le cadre de vie agréable pour lequel était connue cette cité, mais les travaux s'éternisent. En fait, les différentes artères du quartier sont dans un état déplorable. Certaines d'entre elles se sont dégradées au fil des années en raison des mares d'eau qui s'y forment, en l'absence d'un véritable réseau d'évacuation des eaux pluviales, à la moindre chute de pluie tandis que d'autres ne sont même pas bitumées. « Les artères de la cité sont devenues impraticables, tant en véhicule qu'à pied. Les nids-de-poule et les flaques d'eau ne cessent de s'approfondir au fil des jours. Dès les premières chutes de pluie, notre quartier devient un véritable bourbier. Des fuites d'eau sont à signaler dans plusieurs caves de bâtiments du quartier. Pis encore, des eaux usées se déversent à l'intérieur de certaines caves aussi », déplore un habitant de la cité. Les réseaux publics au niveau du quartier sont, hormis celui du gaz de ville, entachés de plusieurs imperfections dues essentiellement à la vétusté des conduites. A l'entrée du bâtiment 86, une puanteur nauséabonde se dégage et des essaims de moustiques et de mouches y pullulent. Des rongeurs infestent les sous-sols des bâtiments. Cette situation est due à des ruptures dans le réseau d'assainissement. « Cela représente un danger aussi bien pour les habitants de ces bâtiments que pour les citoyens en général car il y a des commerces comme des cafés, des restaurants et des pizzerias dans le quartier. Les autorités locales sont au courant, nous leur avons exposé le problème, mais il n'y a pas eu de réactions satisfaisantes », regrette un restaurateur. Sur un autre plan, le peu d'espaces verts existant ne sont pas entretenus et ils sont envahis par les ordures et les déchets ménagers. « Nous n'avons pas cette culture de protection de l'environnement chez nous. Le citoyen a une part de responsabilité, certes, mais la grande part incombe aux pouvoirs publics qui ignorent cet aspect », déplore un membre de l'association du quartier. Ce cadre de vie incommode a poussé plusieurs sinistrés du séisme à renvoyer leur retour à la cité à une date ultérieure, préférant ainsi prolonger leur séjour dans les chalets. « Le cadre de vie, qui prévaut dans notre site des chalets à Figuier, est meilleur qu'ici. Je viens juste pour voir si tout va bien dans mon appartement et je préfère ne pas revenir y vivre tant que l'aménagement urbain n'est pas achevé », dit un sinistré. A rappeler qu'un budget spécial a pourtant été alloué aux communes touchées par le séisme. Signalons, enfin, que le siège de l'APC se trouve à quelques encablures de la cité en question.