Six ans après le séisme de mai 2003, les sinistrés ne sont pas encore tous relogés dans la wilaya de Boumerdès. Pourtant, les pouvoirs publics leur avaient promis des logements dans les deux ans après la catastrophe. A Thenia, les autorités mènent l'opération de distribution des logements dans une sorte de secret. Elle se fait si discrète que même l'APC n'a pas été associée à l'opération de relogement. Les responsables de l'APC ont été les derniers à être informés du lancement de l'opération. « Nous avons appris dans la rue que la distribution des logements a commencé », confie un élu. A rappeler que le projet des 250 logements destinés aux sinistrés de Thenia a connu d'énormes retards à cause des lenteurs bureaucratiques liées à son financement. Il a été parachevé il y a quelques mois seulement, mais la distribution des habitations a tardé. « On l'avait annoncé pour le mois d'avril dernier dans le cadre de la campagne électorale pour la présidentielle, mais il semble que tout ne pouvait pas être prêt pour la circonstance. Les élections passées, le relogement n'est plus une priorité pour les responsables », nous a confié un sinistré de Thenia. « Nous sommes encore dans les chalets. Ceux-ci se dégradent et les conditions de vie deviennent de plus en plus dures. Nous sommes abandonnés depuis des années », ajoute notre interlocuteur. Dans la commune de Boumerdès, ce sont les citoyens ayant opté pour la reconstruction qui sont encore à attendre un geste salutaire de la part des pouvoirs publics. L'aide prévue par le décret relatif à la prise encharge des sinistrés (100 millions de centimes) n'a pas suffi pour la reconstruction leurs demeures à la cité des 1200 Logements et des Coopératives. Les 450 logements inscrits dans ce cadre à la cité Ibn Khaldoun sont en souffrance. Les bénéficiaires ont frappé à toutes les portes, mais en vain. « Nous étions propriétaires de nos logements avant le séisme et après les pouvoirs publics nous ont proposé une vente sur plan sans nous donner possession du terrain. Cela n'est pas normal dans la mesure où ils peuvent récupérer l'assiette où étaient construits nos bâtiments. Nous avons en outre demandé des crédits à des taux d'intérêts bonifiés, mais on nous a traînés durant des années pour rien », nous dit un sinistré. Le projet traîne depuis 6 ans et des familles entières attendent encore dans les chalets. A Baghlia et Taourga, les projets de logements prévus dans le cadre de la reconstruction de la zone sinistrée ne sont même pas lancés.