Comment se procurer une rame de papier, une imprimante, une cartouche d'encre pour pouvoir imprimer un article rapatrié de l'Internet, un micro portable, une chaise confortable, des CD, des disquettes, des trombones, des agrafes, des chemises, des sous chemises etc… sont les défis à relever. Les vice-recteurs chargés de la post-graduation et de la recherche, les directeurs de laboratoires, les chefs de projets de recherche et les chercheurs associés ne se réunissent jamais pour débattre de leurs projets et des problèmes inhérents. Ces deux premiers responsables bénéficient des budgets qu'ils distribuent à qui ils veulent, comme ils veulent et quand ils veulent sans fiche de notation et d'effort fournis par les chercheurs. Ils n'ont de compte à rendre à personne. Arriver à discuter avec les responsables de l'université de la tendance de la science ou de la spécialité, des nouveaux thèmes et axes de recherche relève de la science-fiction. Pour que les thèmes de brevets d'invention et d'innovation technologique suscitent l'intérêt et la curiosité de la communauté universitaire et du public algérien, ou avant de parler de politique de brevets d'invention, ou d'innovations brevetées, ou de suivre et de débattre la convention sur le brevet d'invention européen qui entrera en vigueur à la fin de cette année, il me semble important et prioritaire en cette période de Septembre 2007, période d'inscription et de renouvellement d'inscription en thèses de magister, de doctorat et de doctorat d'Etat, de donner quelques idées et éclaircissement sur les notions de thèse et article scientifique. La thèse et l'article scientifique sont les états naturels dans tout processus de recherche, un phénomène évoluant dans le temps. La majorité des enseignants universitaires algériens ne sont pas détenteurs de doctorats. On parle même de l'existence d'un nombre de 3000 ou 4000 enseignants de rang magistral, détendeurs de doctorats, dans une population universitaire de 20 000 enseignants permanents où cette contribution aura sûrement un impact. Les articles, enquêtes, reportages, documentaires sur les “promesses” de la recherche et de la technologie sont rares en Algérie. Le brevet, grosso modo une panoplie juridique, n'est déposé qu'après des années de recherche auprès des agences de protection de productions intellectuelle et scientifique, pour défendre les intérêts physiques et moraux des inventeurs. L'invention breveté ou l'innovation d'un procédé aurait fait, parfois même, l'objet de thèses, de communications dans des conférences et publications dans des articles de revue scientifiques, s'il n'y avait pas un “sceau” de confidentialité ou de “droits” obtenus par un financement du projet. On estime les activités d'une université pour la contribution qu'elle apporte à la vie humaine et sociale, et elle ne conserve sa valeur qu'aussi longtemps qu'elle sert ces fins ultimes. La science constitue une activité exemplaire, qui se distingue radicalement des autres activités humaines par son caractère rationnel. L'histoire contemporaine démontre que par la recherche et la science, des peuples ont mieux ” réussi” que d'autres et leurs sont supérieurs. Un projet scientifique est la conduite la plus rudimentaire qui doit se déterminer à la fois par rapport aux facteurs réels et présents qui le conditionnent et par rapport à un certain objet à venir qu'il tente de faire naître. Il représente en lui-même l'unité mouvante de la subjectivité et de l'objectivité, ces déterminations cardinales d'une activité scientifique de recherche. Avant d'élaborer des principes, une science doit commencer par définir des concepts. La première tâche de la théorie est d'élaborer un appareil conceptuel qui permette de décrire des situations en termes compatibles avec les exigences de la théorie. Pour être scientifiquement utiles, ces concepts doivent être opératoires, leur signification doit correspondre à des faits ou à des situations empiriques observables. Activité de recherche Le propre apprentissage du chercheur est une partie importante du progrès dans la connaissance de l'objet étudié. Toute activité de recherche comporte à la fois une phase de “réflexion”, une phase de “décision” et une phase “d'action”. La “réflexion” dans une activité de recherche part de la formulation de problèmes réels posés par des acteurs qui peuvent être extérieurs au monde scientifique, d'un secteur de recherche voisin, de l'industrie, des pouvoirs publics ou être engendrés et peuvent être fournis par la recherche précédente, par les chercheurs eux-mêmes sous forme de conjectures ou problèmes ouverts. Un chercheur est un obsessionnel de la lecture et de l'écriture. Il n'abandonne jamais son calepin. Son réflexe est de consigner par écrit ce qui l'a marqué, de manière à conserver des traces sur lesquelles il pourra revenir. La prise de “décision” se limite à la formulation d'une politique globale. Chaque décision implique le choix d'un but et un comportement approprié[2]. Toute décision est affaire de compromis. La division du travail est le fondement d'une équipe de recherche; à vrai dire, elle est la raison même. Le principe d'efficacité doit être considéré comme une définition plutôt qu'un principe : il définit ce que veut dire le qualificatif ” bon” ou “correct” appliqué au comportement scientifique. Il ne dit pas comment maximiser mais indique tout simplement que la maximisation est le but de l'activité scientifique, et qu'il revient à la théorie de révéler dans quelles conditions la maximisation intervient. L'individu est limité par l'étendue de sa connaissance des éléments rattachés à son travail. La recherche scientifique n'est pas une aventure individuelle. C'est une activité collective où le jugement d'autrui est permanent et nul ne saurait s'y soustraire. Dans une équipe scientifique, l'autorité s'accompagne d'une forte dose de suggestion et de persuasion. Si l'on veut recourir à l'autorité au-delà d'un certain seuil, la zone de consensus du subordonné, les démission et désobéissance s'ensuivront. Les analyses traditionnelles en matière de gestion des équipes scientifiques s'articulent par trois principes de bases. La gestion est encore meilleure que l'organisation est : spécialisée, hiérarchisée, le système de contrôle est fortement concentré. La spécialisation veut dire que des personnes différentes réalisent des tâches différentes, et comme il est matériellement impossible que deux personnes fassent la même chose au même endroit en même temps, deux personnes font toujours des choses différentes. La spécialisation des tâches au sein d'un groupe accroît l'efficacité de recherche pour autant que celle-ci vise une efficacité plus grande. Il est en effet matériellement impossible qu'un homme obéisse en même temps à deux ordres contradictoires. Les décisions sont prises en meilleure connaissance de cause. Un énoncé relatif au monde observable est décisionnel si, en principe, on peut vérifier qu'il est vrai ou faux. Si certains événement se produisent, nous dirons que l'énoncé est vrai : dans le cas contraire, nous conclurons qu'il était faux. Cela ne signifie pas que nous soyons capables de décider à l'avance s'il est vrai ou faux. Il est dit aussi factuel. Toute décision intègre des éléments de deux natures, élément “factuel” et élément de “valeur”. Elle permet de saisir ce que signifie une décision correcte. Elle éclaire la distinction, entre les questions relevant de la politique et celles relevant de l'équipe de recherche. Les propositions factuelles sont des énoncés concernant le monde observable et la façon dont il fonctionne. Les décisions sont plus que des propositions factuelles. Elles décrivent certes un état de choses futur et, en un sens strictement empirique, elles peuvent être vraies ou fausses. La définition aristotélicienne stipule qu'une chose est “bonne” lorsqu'elle fait correspondre plus étroitement l'homme à sa nature fondamentale d'animal parlant rationnel, qui souffre de la même faiblesse. Est définit psychologiquement “bon” tout ce qui conduit au bonheur. Une décision peut comporter un élément éthique. Ce n'est pas la décision elle même que l'on juge ou que l'on évalue, mais la relation purement factuelle établie entre la décision et ses buts. Le processus de décision doit commencer en prenant comme “donnée”” la prémisse éthique qui décrit l'objectif de l'organisation en question. Pour qu'une proposition éthique soit utile à la prise de décision rationnelle, il doit être possible d'évaluer le degré de réalisation de l'objectif dans toute situation et de formuler des jugements quant à la probabilité que telle ou telle action permette de réaliser ces objectifs. Un chercheur ne peut être hors d'un groupe, il ne peut l'être que s'il est dans un autre groupe. Dans sa phase “d'action”, la recherche est une activité dont la nature et les résultats contribuent à la production de connaissances dont la qualité et l'intérêt sont évalués par la communauté scientifique, elle peut participer à la valorisation économique, elle contribue à des actions d'intérêt général et contribue aux activités de formation.Elle ne peut se confiner que dans les laboratoires de l'université. Les chercheurs doivent présenter leur résultats, dans des émissions de vulgarisation, d'une façon simple de manière à intéresser un public non spécialistes en satisfaisant sa curiosité et en lui faisant valoir l'intérêt des résultats établis. Le chercheur n'est qu'un acteur parmi d'autres et son avis, déterminant, n'est pas le seul à être pris en considération. La place des documents traités dans la production des connaissances scientifiques et techniques est prépondérante. Ceux-ci sont des thèses, des articles, des livres ou des brevets. Quelque soit l'engagement des chercheurs, ils sont amenés à produire des documents écrits. Lorsqu'ils élaborent des connaissances certifiées, ils publient des articles, lorsqu'ils innovent, ils déposent des brevets. Quand ils s'engagent dans des activités d'enseignement, ils dirigent des thèses, produisent et rédigent des polycopiés. Lorsqu'ils s'inscrivent dans des programmes publics, ils écrivent des demandes de subventions et fournissent des rapports. S'ils se consacrent à la vulgarisation, ils conçoivent des livres ou des scénarios. S'ils agissent en tant qu'experts, ils contribuent à la rédaction d'avis ou de règlements. Il est important de distinguer les différents contextes dans lesquels la recherche s'inscrit et les objectifs variés qu'elle poursuit. La recherche peut être qualifiée de produit élaboré par la chimie de l'intellectuel. Une thèse est une aventure de grande haleine qui ne se termine qu'après plusieurs années de dur labeur. Trois étapes clés décrivent le parcours d'une thèse : la proposition du sujet de thèse, la rédaction du mémoire de thèse et sa soutenance. Définir le sujet de la thèse Un sujet de recherche et proposé par un directeur de thèse ou de recherche. Le sujet initial peut être flou, il l'est souvent[3 ]. Si le directeur de thèse savait en détail en quoi consistait la recherche, il n'y aurait plus beaucoup de recherche. C'est au thésard lui-même de définir son sujet de thèse, ses contours, et ceci peut demander une année. Lui fournir un programme détaillé sur sa recherche peut être mauvais et présagerait un manque de liberté dans sa réflexion. Dans la thèse, on doit : – définir le problème auquel on s'attaque en expliquant pourquoi il est important. La motivation à faire cette étude. – Où se pose ce genre de problèmes ? La notion de problèmes réels et concrets. – Présenter les solutions qui ont été apportées par d'autres chercheurs. C'est l'étude bibliographique ou l'étude de l'état de l'art. – Présenter les solutions que l'on compte y apporter. Expliquer pourquoi elles sont meilleures, nouvelles et innovatrices que les autres. Sa contribution. – Proposer un exposé final de la thèse.L'étudiant en thèse doit faire : – un effort systématique de lecture, appuyé sur une recherche bibliographique sérieuse. Il doit demander un maximum de documents, à fouiller les bibliothèques, à entrer en contact avec des anciens thésards etc. – une évaluation des solutions actuelles au problème posé. – Traiter quitte à la main des exemples qui permettent de simuler ce que l'on compte faire et de l'expliquer dans des exposés hebdomadaires. – De préparer des communications ou des publications, souvent avec au moins son directeur de thèse ou d'autres membres de l'équipe. Rien ne peut et ne doit se faire sans interaction et l'avis du directeur de thèse et avec les autres membres du projet. Développement de la thèse Lors de participation à un colloque, dans une discussion informelle avec des scientifiques jaillissent des idées originales. Plus les connaissances résistent à la critique, plus elles sont robustes et elles ont des chances d'être exactes. La vérité est un sous produit du débat contradictoire. Qu'on a lu au moins deux articles, qui traitent le même problème dans les mêmes conditions et sous les mêmes hypothèses, une étude comparative des méthodes exposées peut se faire, des statistiques s'obtiennent, des représentations graphiques se fassent, des implémentations en utilisant des langages évolués de programmation se réalisent. Après un effort rédactionnel, ce travail peut faire l'objet d'un rapport ou publication interne à la faculté et d' une communication dans une conférence nationale ou autre. Ce qui ne peut que donner de la valeur à la recherche et de pouvoir la qualifier de fructifiante. La rédaction du mémoire Il faut prévoir un intervalle de temps variant de six mois à une année pour une rédaction complète du mémoire d'une thèse. Avec le niveau faible en français de nos étudiants, langue d'instruction en sciences exactes, un étalement dans le temps est à prévoir. La soutenance de la thèse Quelques règles s'imposent dictées par des contraintes administratives et scientifiques. Trois mois avant la date probable de la soutenance, le mémoire est fournie au directeur de thèse. Sur proposition du directeur de thèse, la composition du jury est établie et les membres de jury sont contactés. Il est nécessaire que le mémoire de thèse soit relu en détail par le directeur de thèse et les rapporteurs. De un à trois mois est parfois indispensable. Le chercheur propose aux examinateurs de les voir pour leur présenter son travail, s'ils le désirent. Le directeur de thèse fait un rapport favorable de soutenance. L'étudiant fournit une copie de sa thèse et un extrait de thèse au nombre des membres du conseil ou comité scientifique. Une demande manuscrite d'autorisation de soutenance est faite par l'étudiant au conseil scientifique du département appelé CSD ou CSF ( de la faculté). Après son avis favorable, et dès réception des rapports favorables des autres membres du jury, une procédure administrative interne est faite jusqu'à l'obtention d'une autorisation finale de soutenance signé par le recteur. L'étudiant est tenu à s'enquérir de l'avancement de ce dossier qui n'est nullement un devoir du directeur de thèse. Il doit éventuellement fournir des documents, genre certificat de scolarité etc… D'un commun accord entre le président et les membres du jury, une date des soutenance est fixée définitivement sauf impératif. Une soutenance peut être reportée en l'absence d'un quorum, du président de jury ou du directeur de thèse. Une semaine avant la date de soutenance et au vu du caractère public de sa thèse, l'étudiant est tenu de diffuser par affichage ” un placard de soutenance ” dans toutes les facultés. Il faut prévoir au moins 15 jours après la soutenance de la thèse pour effectuer les corrections indiquées par les membres de jury. Une version définitive de la thèse est donnée au directeur de thèse, aux membres de jury s'il y a beaucoup de corrections et à la bibliothèque. L'article scientifique Un article scientifique est une connaissance certifiée qui a été soumise à la critique des référés d'un journal ou d'un comité scientifique d'une conférence ou colloque et qui a résisté à leurs objections. Les référés ou arbitres sont des spécialistes pointus dans la matière. Ce sont des scientifiques auxquels le comité de la revue transmet une copie de l'article proposé pour décider s'il mérite ou non d'être publié. Selon les revues et leur notoriété, cet examen est plus ou moins sévère. Avec les livres, l'article joue un rôle essentiel. De nos jours, les articles sont aisément disponibles et leur présentation codifiée en facilite le traitement. Ils saisissent les connaissances et les savoir-faire à l'instant précis de leur publication, tout en restant proches de la science et de la technique qui se fait. Il faut qu'un espace public de discussion, une communauté scientifique, existe et permet aux chercheurs de discuter entre eux leur travail. Le scientifique doit se soumettre à la critique de ses collègues s'il veut que le résultat de ses recherches se diffuse et que les connaissances qu'il produit soient crédibles. La rigueur, l'honnêteté, le doute sont des qualités qui tiennent aux scientifiques eux mêmes. Les scientifiques imaginent des expériences qui mobilisent des instruments, des chercheurs etc.…. Les expériences leur permettent de produire des données faits de tâtonnements, d'essais, d'erreurs et de rectifications. Les données posent des problèmes d'interprétation. Un travail de mise en ordre, de déchiffrement précède et prépare la publication sous forme d'un article. Le meilleur moyen d'interpréter des résultats scientifiques est de se nourrir des lectures, d'exposés faits dans des séminaires hebdomadaires et des conférences dans les colloques. Le chercheur doit identifier les revues de renommées qui semblent les mieux appropriées pour atteindre l'objectif visé. Le projet d'article fait l'objet de critiques, de propositions de modifications, appelées aussi des ” corrections”, de commentaires et de suggestions par des référés. Une fois “l'article corrigé” est accepté, une copie de l'article final est fournie dans la forme du journal. L'auteur éprouve une fierté et une lettre d'acceptation de l'article lui est destinée. Une moyenne d'une année est indispensable pour la parution de l'article dans un numéro du dit journal. Des copies d'articles publiés sont même fournies à l'auteur en un nombre de l'ordre de vingt cinq. Seul un travail patient, méticuleux, sans hâte excessive, seul le souci permanent de contrôler les résultats obtenus, peuvent permettre d'arriver rapidement à une publication. Un chercheur qui publie et dont les articles sont jugés intéressants augmente son capital de crédibilité. Les articles constituent une forme achevée du travail d'écriture et de critique collective. Les notes de laboratoire, les textes de travail pour des séminaires sont des documents élaborés par les scientifiques. Un article scientifique [4] ne se confond ni avec une libre opinion, ni avec un commentaire, un compte rendu de livre, un essai ou un bilan des connaissances. Son titre doit être précis et donne en quelques mots une idée sur le problème posé. Si l'on veut en savoir plus, sans pour autant se plonger dans l'article lui-même, il suffit de jeter un coup d'oeil au résumé qui décrit en quelques lignes, de l'ordre de six, les expériences réalisés et les résultats obtenus. Dans le nombre des auteurs que dans la diversité des laboratoires, une garantie de sérieux est gagée, d'autant plus que la renommée de la revue qui a acceptée l'article. Tout article scientifique comporte une conclusion où des perspectives de recherches sont relatés et des références. Les références ou la bibliographie est une liste d'articles que le (ou les) auteur(s) ont cités dans la rédaction. Les résultats obtenus par ces auteurs cités pourraient être rapportés tels quels sans commentaires de notre part, nous les considérons comme assurés, et ne les discutant pas. Nous pourrions également y faire référence pour les mettre en doute ou pour nuancer la portée. Dans ce cas, nous relativisons leur validité. Nous pourrions cités un article qui n'est pas utile à nos propos mais que nous souhaitons faire une publicité des éléments ou une équipe d'un laboratoire pour montrer leur activité scientifique. On cite des articles pour prouver l'étendue de nos connaissances. Elles produisent des effets auxquels nous pensons que le lecteur sera sensible. Des notions d'impact et de visibilité qualifient les influences de l'article. Sa citation dans une publication ultérieure fournit une mesure de sa visibilité et de son impact et non pas de sa qualité, de son importance ou de son utilité. Parfois même, l'effet d'une expression scientifique sur un jury ou sur un public est directement relié à l'opacité et au degré d'obscurité qu'elle présente pour les non ou pour les moyennement initiés. Ces expressions ne sont établies qu'à un grand nombre d'hypothèses et de relations formelles établies par un modèle. Une remarque importante est à faire, celle du privilège du premier auteur dans le cas d'un article co-signé par plusieurs auteurs. Dans le milieu scientifique, publier des articles seul peut être négatif et s'interprète comme un échec d'intégration à une équipe scientifique. Des bases de données ne retiennent que le premier auteur d'un document. L'indice de citation d'un auteur donné ne prend pas en compte les travaux collectifs auquel il a participé et pour lesquels il n'apparaît pas en première place dans la liste des co-auteurs. Conclusion En Algérie, la recherche est embryonnaire, les grands programmes publics sont inexistants. La recherche s'inscrit dans des processus dont les finalités sont multiples. Etant une exigence scientifique, l'extinction de l'esprit de la recherche fera tomber dans la décrépitude l'université. Seul le travail et la marche continue du progrès scientifique, par la recherche, maintiennent vivante la flamme de l'évolution. Le progrès du à la recherche, assure de meilleures conditions au développement de la production scientifique et jette des jalons pour l'avenir. Elle participe à la création de connaissances et de savoir faire. Elles contribue a des objectifs d'intérêt général, à l'expertise, aux actions de formation et à la production d'innovation économiques. La scientométrie [4] analyse ces processus collectifs pour suivre la mobilisation des sciences et des techniques. Des notions de brevets et de processus d'innovation n'ont pas été l'objet de cette contribution. Les bases de données, les plus couramment utilisées, les bases de publications scientifiques et techniques et les bases de brevets n'ont pas été cités. Aucune analyse scientomètrique conduisant à des indicateurs d'activité ou des indicateurs relationnels n'est faite. Le livre de poche de Callon et al.[4] fournira de plus amples détails. A côté de la production scientifique, il conviendrait de s'intéresser aux personnels, aux instruments et dispositifs techniques ainsi qu'aux ressources financières et à leur flux. Il est souhaitable qu'on fasse une évaluation de la recherche en Algérie, dont ses cibles seront les acteurs de la recherche, les opérateurs de la recherche et les systèmes de recherche. Les statuts algériens de l'”enseignant-chercheur” ne sont même pas encore élaborés et diffusés. Dans aucun de ses articles, le décret exécutif n° 99-244 du 31 Octobre 1999, qui régit la création des laboratoires dans les universités, n'évoque le chercheur. Malgré ma contribution [5] où je crie ma douleur sur certains maux qui rongent l'université Algérienne, la médiocrité qui s'installe dans le temps et qui se généralise, presque partout le spectacle de l'incompétence désolant, je pense que les pouvoirs publics songent à laisser l'université périr de mort naturelle, à l'ignorer, même à la concurrencer mais pas à l'attaquer ouvertement. La question d'ordre existentiel de l'université est toujours posée aux responsables de cette institution, le MESRS. Que veut-on faire de l'université, un pôle scientifique ou une méga-crèche de grand bébés ? Certes, des milliards de dinars sont déboursés et sont virés dans les poches des “entrepreneurs” pour la réalisation des sites universitaires, des blocs de construction et leur fournitures en matériels en général obsolètes et défectueux, l'enseignant universitaire n'a même pas un salaire décent qui lui permettra de réfléchir, de se concentrer sur ses objectifs et de prédire l'avenir scientifique. La morale est que si on donne aux scientifiques des salaires de “femme de ménage” de la Sonatrach, on n'obtiendrait que le travail de “femme de ménage”. A l'étranger, la recherche scientifique se fait dans des petits “pavillons” où le chercheur est l'élément le plus indispensable, le “pivot” de l'institution. En Algérie, elle se fait dans des “zones tampons” de dizaines d'hectares où le chercheur est un “atome” par son poids, négligé et méprisé. Si nous parvenons à faire comprendre aux responsables qui ont la destinée de ce pays, qu'à mérite égal de bravoure et de fidélité éprouvée, l'homme d'une naissance illustre, mais qui est compétent et qui produit scientifiquement, doit être préféré pour l'emploi et les postes de responsabilité. La recherche ne peut se développer dans une société hostile à la science et au progrès technique. Références 1. Abdou B. Les colères présidentielles. rubrique ” Le Dit du Jeudi”, Le Quotidien d'Oran, 09 Août 2007, p.07. 2. H.A, Simon. Administration et processus de décision. Tendances actuelles, Economica, 1983. 3. Guide des doctorants, Post-docs et étudiants-chercheurs. Guide du doctorant 1995, Ecole polytechnique de l'université de Tours, France. 4. M, Callon, J-P, Courtial et H, Penan. La scientométrie. Que sais-je? Editions Dahlab, 1996. 5. Ali Derbala. L'algérianisation du corps enseignant : une trisomie. Le Quotidien d'Oran, rubrique débats, 25, 26 et 27 Mars 2007, pp. 07, 09 et 07.