Une rencontre régionale sur la recherche scientifique et le développement technologique au niveau de la région centre du pays, regroupant des directeurs de laboratoires de recherche et de prestations de service, a été organisée dimanche dernier à l'hôtel militaire de Blida. Le thème de cette journée d'information a porté sur l'accréditation de laboratoires et centres de recherches dans le cadre de la norme ISO 17025 et la finalisation des projets de décrets complétant l'assise juridique du fonctionnement de la recherche scientifique. Ces projets portent sur une dizaine de thématiques dont essentiellement la création du conseil national de l'évaluation de la recherche, la contractualisation de l'activité de recherche... Selon Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au niveau d'une institution publique, les laboratoires locaux, s'ils s'alignent en matière d'organisation de leurs activités sur les standards internationaux, pourront mieux répondre aux besoins socio-économiques du pays, mais aussi s'intégrer dans le concert mondial de la recherche et affronter sans risque l'ère de la mondialisation. En Algérie, le concept de laboratoire de recherche fondamentale n'a commencé réellement à exister qu'à partir des années 2000 où, selon M. Aourag, ces entités ont bénéficié des premières subventions qui étaient assez consistantes. S'engager dans la démarche d'accréditation, c'est entamer, selon notre interlocuteur, un processus assez lent et coûteux, mais rentable à long terme. Dans ce même ordre d'idées, il y a lieu de signaler que la semaine prochaine verra la mise en œuvre effective de la phase de pré-évaluation pour une centaine de laboratoires. Cette étape de pré-diagnostic sera chapeautée par l'Organisme algérien d'accréditation (Algerac). A terme, les entités de recherches éligibles à la certification ISO 17025 seront accompagnées pour la mise à niveau requise dans le cadre de cette norme, aujourd'hui très répandue dans le monde. Interrogé sur la position qu'occupe l'Algérie par rapport à ses voisins quant au processus d'accréditation, M. Sellami, directeur de la programmation de la recherche, de l'évaluation et de la prospective dira : « L'Algérie accuse quand même quelques années de retard par rapport à nos voisins qui disposent pourtant de moins de moyens logistiques et de compétences humaines ». La nouvelle conjoncture s'annonce donc rude pour ces établissements de recherche qui, ayant bénéficié de budgets, qualifiés par Baba Ahmed, recteur de l'université de Blida, de « jamais rêvés » devront, selon ce dernier, « participer en contrepartie activement à l'économie du pays et pourquoi pas à l'avenir s'autoressourcer ». Aujourd'hui, l'évaluation est le maître mot dans tous les secteurs, en particulier quand il s'agit de la recherche scientifique. Notons enfin que sur les 740 laboratoires de recherche qui existent au niveau national, aucun n'est à l'heure actuelle accrédité.