Articulées autour de deux points d'une brûlante actualité, à savoir les productions animales et la surveillance de la chaîne alimentaire, les 4e journées internationales de médecine vétérinaire organisées les 28 et 29 avril à l'auditorium de l'université Emir Abdelkader ont pour ambition d'apporter des éléments de réponse tangibles à ces questions récurrentes, sinon apporter de nouveaux éclaircissements, a déclaré dans son préambule le Dr Abdeslem Mekroud, chef du département des sciences vétérinaires de Constantine. Organisateur de cet évènement, en étroite collaboration avec le laboratoire de pathologie animale, développement des élevages et surveillance de la chaîne alimentaire (lequel dépend de l'université Mentouri) ce dernier a dressé un tableau reflétant, sans concession aucune, la situation qui prévaut dans ce secteur. Déclarant notamment qu'à ce niveau, la situation est loin d'être reluisante ; le conférencier mettra en avant les moyens colossaux dégagés par les pouvoirs publics pour redresser la barre et alléger la facture alimentaire qui est à l'heure actuelle de plusieurs milliards de dollars dont une bonne partie est consacrée à l'importation du lait en poudre, ce qui place l'Algérie au second rang mondial des importateurs de lait. Selon l'intervenant, l'un des talons d'Achille de ce secteur demeure le manque de professionnalisme de nos éleveurs qui se réfèrent plus à des pratiques héritées que d'un savoir-faire capable d'assurer un développement pérenne à leurs élevages. « Au bout du compte, dit-il, les élevages sont d'une manière générale mal gérés et les productions nettement insuffisantes, d'où le fossé qui se creuse entre l'offre et une demande en produits animaux ou d'origine animale en constante augmentation en raison de la démographie galopante qui affecte le pays. » Partant de ce constat d'échec, le Dr Mekroud ajoutera que « l'importation de viande rouge s'impose plus que jamais, bien que cette démarche incontournable génère automatiquement un tas de contraintes, sachant que les importations de produits d'origine animale en général et carnés en particulier obéissent à un contrôle drastique visant à préserver la santé publique. » Et dans ce contexte ultra sensible de la préservation de la santé du consommateur, le Pr Keck, titulaire d'une chaire à l'institut vétérinaire de Lyon, abordera sous tous ses aspects les dangers et les conséquences liées à la présence de dioxines et PCB dans la chaîne alimentaire. « La toxicité de ces polluants ne fait plus l'ombre d'un doute, explique-t-il, autant sur le développement neurologique que sur la thyroïde, le système immunitaire, le système nerveux, le système endocrine ou encore la reproduction, sans oublier ses effets cancérigènes et à cet égard les femmes en payent le prix fort si l'on retient que le cancer du sein est quelquefois lié à ces polluants parmi lesquels figurent au premier rang l'incinération de déchets, le déversement de déchets industriels en plein air ou dans les cours d'eau, l'emploi de matériaux de construction contenant des PCB, pour ne citer que ces quelques sources de pollution. »