Un séminaire axé sur les productions animales et la surveillance de la chaîne alimentaire a regroupé, la semaine dernière, à l'université "Emir Abdelkader" de Constantine, quelque 38 chercheurs et communicants, dont six experts étrangers venus de France, de Belgique et du Maroc. Ces conférences s'inscrivent dans le cadre des 4es journées internationales de médecine vétérinaire initiées par le département des sciences vétérinaires en coordination avec le Laboratoire de recherches pathologiques animales de développement des élevages et surveillance de la chaîne alimentaire (Padesca), a indiqué le Pr. El Hadef El Okki Saâdoun, président du comité scientifique de cette rencontre de deux jours. Le Pr. agrégé Gilbert Mouthon, chercheur au service de physique et chimie biologiques et médicales de l'école nationale vétérinaire de Maisons Alfort (Paris, France) a ouvert les travaux par une communication consacrée à l'éco-toxicologie, les toxines, les pesticides et les métaux lourds qui affectent la chaîne alimentaire. Le Pr. Mouthon, également docteur vétérinaire et expert auprès des Cours administratives d'appel de Paris et de Versailles, a établi le lien entre les deux unités de valeur que constituent l'éco-toxicologie et la chaîne de distribution dans les productions animales et la sécurité alimentaire. Pour rendre plus fiable cette sécurité, "il est nécessaire de mettre en place des procédés de contrôle et de dépistage de génomes affectant la qualité des productions animales plus efficaces et moins coûteux dont la plus répandue est la méthode immunochimique, qui a prouvé son efficacité et sera bientôt généralisée à large échelle", a-t-il affirmé. De son côté, le Pr. Gerard Keck, chercheur de l'école nationale vétérinaire de Lyon, a abordé le thème des dioxines et des polluants des chaînes alimentaires. Il a noté, à ce propos, que "ces dioxines et les PCB (ou polychlorobiphényles), qui sont des polluants organiques persistants mesurés dans le sang humain et le lait des femmes dans le monde entier, sont reconnus comme toxiques pour le développement neurologique". "Les polluants sont également associés à des déficits cognitifs chez l'enfant et même à des effets toxiques au niveau de la tyroïde, des systèmes immunitaires, nerveux et endocriniens", a-t-il expliqué. Les principales sources d'exposition à ces PCB et dioxines varient chez les populations selon la proximité de "sources spécifiques" comme l'incinération des déchets, les matériaux de construction contenant des PCB et autres, ce qui nécessite "une prise de conscience sérieuse pour la protection de la santé publique dans le monde", a-t-il affirmé. Auparavant, le Pr. Abdessalem Mekroud, chef de département des sciences vétérinaires de l'université Mentouri de Constantine, était intervenu pour situer le thème du séminaire dont les travaux s'articulent autour du "contrôle de la chaîne alimentaire", des "facteurs limitant de la reproduction et mammites", de "l'aviculture et pathologie aviaire", des "zoonoses et pathologies émergentes" et des "productions animales". R.R