Lors de la table ronde organisée sur la grippe, qui s'est tenue mardi dernier à l'hôtel Hilton d'Alger, le débat a principalement porté sur la grippe et ses conséquences. Cette manifestation scientifique, qui à regroupé d'éminents professeurs en médecine de différentes spécialités, les responsables de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) et de l'Institut national de santé publique (INSP), a permis de connaître que les cycles de réapparition de la grippe mortelle sont espacés au maximum de 39 ans et que la dernière pandémie a été enregistrée en 1968/1969 à Hong Kong, soit 38 ans. «Nous pouvons raisonnablement nous attendre à ce que la grippe fasse des ravages», met en garde le docteur El Ouahed du CHU de Blida. Les spécialistes ont rappelé que la grippe est une maladie hautement contagieuse à l'origine de 500 000 décès par an dans le monde et que la plupart des hospitalisations et des décès dus à la grippe concernent les personnes âgées, les enfants en bas âge et les malades chroniques. «Le virus de la grippe est très fluctuant grâce à ses mutations récurrentes. Il est capable d'échapper au système immunitaire et de provoquer chaque année de nouvelles infections et épidémies. Deux nouvelles souches, actuellement en circulation, semblent particulièrement virulentes», a-t-on signalé lors de cette réunion. D'où la nécessité de recourir au vaccin chaque année bien avant la saison grippale, recommandent les spécialistes. En Algérie, cette période s'étale généralement de la mi-décembre à fin février, selon le bilan du groupe régional de l'observation de la grippe (GROG) présenté par sa coordinatrice Dr Hannoune Djouher. Convaincu que la vaccination est la meilleure arme en terme de santé publique, notre pays à mis en place, cette année, un dispositif très efficace pour lutter contre l'infection grippale. La campagne de vaccination antigrippale a débuté le 16 octobre dernier. Le vaccin est actuellement disponible dans toutes les pharmacies du pays et au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Par ailleurs, le Vaxigrip, qui est le nom commercial du vaccin, est remboursée pour les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que pour les adultes et enfants atteints de pathologies chroniques. La vaccination des enfants est, selon les spécialistes, importante, puisqu'ils constituent les principaux vecteurs de la grippe dans les familles, ce qui permettra de diminuer la morbidité liée à la grippe de 60% et les décès de 70 à 80%, notamment chez les personnes âgées. Il a été aussi suggéré, la vaccination du personnel soignant : «La grippe est une maladie très contagieuse et les membres du personnel soignant mettent en danger les patients eux-mêmes et leur famille en n'étant pas vaccinés.» «D'autant que, a précisé le Pr Berrah du CHU de Bab El Oued, la grippe peut déstabiliser une pathologie préexistante ou une pathologie chronique et entraîner de graves conséquences.» Le Pr Djamel Eddine Nibouche a souligné pour sa part que «les personnes souffrant de cardiopathies font partie des groupes à haut risque, pour lesquels la vaccination annuelle est fortement recommandée». Elle l'est aussi, selon les intervenants, pour les diabétiques qui «ont environ trois fois plus de risque de mourir d'une affection grippale». Les pèlerins figurent aussi, selon les praticiens, parmi la population à risques qui nécessite la vaccination qui «constitue la meilleure prévention pour les pèlerins qui sont, pour la plupart, des personnes âgées présentant un risque élevé de complications grippales», ont-ils souligné. Rappelons qu' en Algérie ,12% de la population à été touchée par la grippe l'année dernière, selon le grog.