Plus 500 000 monodoses sont déjà importées et seront disponibles en pharmacie dans les prochains jours. 300 000 autres multidoses seront conditionnées à l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) : Les flacons prêts (scellés et étiquetés) arriveront aussi ce mois-ci. Cette quantité sera destinée aux collectivités, à savoir les institutions de l'Etat, les hôpitaux et autres organismes. Une opération a été lancée pour la première fois l'an dernier dans le cadre d'un partenariat entre Sanofi-Pasteur (la division vaccin du groupe Sanofi-Aventis) et l'IPA. Convaincus que la vaccination est la meilleure arme pour lutter contre l'infection grippale, les spécialistes recommandent la vaccination aux personnes de plus de 65 ans et celles qui souffrent d'une maladie chronique. Ce sont ces personnes vulnérables qui doivent se faire vacciner, de même que le personnel médical et soignant, ainsi que tous ceux qui sont en contact avec des personnes à risque. Ils précisent que la vaccination doit se faire entre la mi-octobre et la mi-novembre et doit être renouvelée chaque année, car le vaccin antigrippal est modifié chaque année sur la base de prévisions épidémiologiques. « Les complications et la mortalité par la grippe s'observent principalement chez les très jeunes et chez les sujets âgés, surtout s'ils sont atteints d'une maladie chronique. 90% de l'ensemble des décès par la grippe s'observent chez les plus de 75 ans », précisent les spécialistes en indiquant que toutes les études font apparaître une grande efficacité clinique en termes de prévention secondaire. « Le vaccin diminue la sévérité et la durée de la maladie et induit une réduction significative des complications et des hospitalisations, de l'ordre de 70% chez les personnes âgées », relève-t-on. Par la vaccination, notre corps entre en contact avec un virus grippal inactivé, il a été rendu inoffensif. L'organisme peut ainsi développer des défenses immunitaires spécifiques. Elles s'opposeront au virus vivant lorsque celui-ci sera en circulation. D'une manière générale, le taux d'efficacité du vaccin varie de 55% à 90%. La vaccination des enfants est, selon les spécialistes, importante, puisqu'ils constituent les principaux vecteurs de la grippe dans les familles, ce qui permettra de diminuer la morbidité liée à la grippe de 60% et les décès de 70% à 80%. Les pèlerins figurent aussi, selon les praticiens, parmi la population à risque qui nécessite la vaccination qui constitue la meilleure prévention pour ces derniers qui sont, pour la plupart, des personnes âgées présentant un risque élevé de complications grippales. Par ailleurs, la grippe représente aussi un poids économique considérable en termes de coût d'hospitalisation, de dépenses de santé et de perte de productivité. Le réseau de surveillance de la grippe saisonnière qui couvre actuellement quatre wilayas du pays (Alger, Boumerdès, Blida et Tipaza) a signalé, d'une part, que la période grippale intense en Algérie a été enregistrée entre le 15 décembre 2006 et le 23 février 2007, ce qui souligne l'importance de la vaccination entre octobre et décembre et, d'autre part, une incidence hebdomadaire de plus de 1200 cas pour 100 000 habitants et que plus de 1 800 000 cas ont été diagnostiqués durant la période qui s'est étalée d'octobre 2006 au mois de mars 2007. Dans son bilan pour l'année 2007-2008, le Groupe régional de l'observation de la grippe (GROG) a déclaré que deux millions de personnes ont été touchées par la grippe en Algérie. Le rapport, présenté par le Dr Hanoune Djouher, coordinatrice du GROG, a précisé que ces cas de syndromes grippaux ont été enregistrés durant la période qui s'est étalée du 29 septembre 2007 au 31 mars 2008 dans seulement six wilayas du centre du pays. Ce réseau de surveillance, qui est chapeauté par l'Institut national de la santé publique (INSP) et l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), regroupe une centaine de médecins volontaires des secteurs public et privé de six wilayas du Centre. Un réseau qui devait s'élargir aux autres wilayas.