Bien que tortueuse et cahoteuse, elle est quotidiennement empruntée par des centaines d'usagers. «Avant, la route était plus ou moins praticable, mais les pluies torrentielles qui se sont abattues dernièrement ont aggravé l'état de la chaussée», nous dit un transporteur clandestin. Le village est oublié, pourtant une imposante stèle érigée à la mémoire des martyrs de la Révolution témoigne de l'engagement pour la patrie. Les contrastes sont flagrants. Sur l'esplanade du village, des militants d'un parti politique organisent un meeting dans le cadre des élections locales prochaines. Ils essayent tant bien que mal de convaincre les gens d'aller voter. «Les gens bouderont les urnes une fois de plus, ils s'en fichent royalement du vote parce qu'ils le savent, qu'une fois élus, les candidats ne tiendront pas leurs promesses», dit un retraité. Le manque de commodités est dissuasif. Beaucoup de familles ont quitté le village en quête d'un meilleur cadre de vie en ville ou à l'étranger. Les habitants de Tamaghoucht attendent avec impatience l'ouverture de la route qui reliera leur village à Tizi Ouzou sans passer par Béni Douala-centre. Le projet en question consiste en la réalisation d'un tronçon de 8 km qui passera par Tamaright puis Thala Bounane. Le projet a été débattu en conseil de wilaya et une enveloppe conséquente est attendue afin qu'il soit réalisé. Si le projet venait à être concrétisé, il participera au désenclavement du village. Mais, pour l'instant, la population attend comme elle a toujours appris à le faire.