La chance de ce village réside en fait en ses enfants émigrés. Le village de Tamaghoucht dans les Béni Douala se prend en charge. Las d'attendre une action des pouvoirs publics, les villageois se sont décidés à prendre en charge leurs problèmes à travers le comité de village. Le village a commencé par bétonner la piste conduisant au village. Ne pouvant pas bitumer ce tronçon routier, des villageois ont opté pour le béton et aujourd'hui, on peut circuler facilement et rejoindre le village sans avoir peur de la boue et autres inconvénients. Bétonner 1,5 km de piste c'est carrément des quintaux de ciment et autant d'efforts qu'il a fallu «jeter» sur la piste afin de la rendre praticable. Le village ne s'est pas contenté de ce travail herculéen et s'est tourné ensuite vers d'autres réalisations qui ont récemment vu le jour par la volonté des habitants. C'est ainsi, qu'un monument en la mémoire des martyrs de l'épopée libératrice est érigé au village ; cette belle réalisation sera prochainement inaugurée. En contrebas du monument, il est prévu un espace réservé par le village au futur dispensaire. Ne s'arrêtant pas là, les villageois de Tamaghoucht ont ensuite posé la conduite d'amenée d'eau potable qui ramène l'eau depuis le château d'eau sis au village voisin d'Aït Idir. L'autre projet qui attend le village est la construction d'une Maison de jeunes à Tamaghoucht. Selon les villageois, la chance de Tamaghoucht réside en fait, en ses enfants émigrés qui participent au financement de ces projets. Comme ils ont pensé à l'acquisition d'une table réfrigérante destinée aux défunts. Les problèmes de ce village sont identiques à ceux rencontrés par ces hameaux et autres agglomérations dans les plis et hauteurs des contreforts du Djurdjura. D'abord et en premier, on cite le chômage des jeunes qui devient chaque jour de plus en plus préoccupant, ensuite c'est l'insuffisance, pour ne pas dire le manque total d'infrastructures réservées aux jeunes. Ces derniers sont ainsi obligés de se rendre pour le moindre appel téléphonique, soit à Béni Douala, soit encore à Tizi Ouzou, quoiqu'avec la généralisation du mobile, le problème ne se pose relativement plus. Ce que les jeunes du village attendent, c'est en fait, l'ouverture d'un espace Internet au village, ce qui leur permettrait de se relier au monde sans avoir à se déplacer à Tizi Ouzou et aussi, en priorité trouver un emploi. Les jeunes gens et les jeunes filles du village, et beaucoup d'entre eux, sont diplômés de l'enseignement supérieur, mais traînent la savate dans les ruelles de Tamaghoucht, luttant désespérément contre l'oisiveté. Le seul établissement public visible dans ce village, est l'école primaire, alors que le collège et le lycée sont à Béni Douala, le chef-lieu de commune et de daïra. Fort heureusement, le transport existe et personne ne saurait rester en rade au village. A Tamaghoucht, ce qui se fait est dû principalement à l'initiative des villageois qui disent «avoir vainement attendu les pouvoirs publics!» Les habitants de Tamaghoucht ont décidé de ne plus attendre et se sont attaqués, avec leur seule volonté et leur courage, aux problèmes du village.