Après les constructions illicites des cités Diar Ezzerga et Bendada, qui semblent résolument installées depuis l'APC-FIS pour plaider en faveur du populisme et de la politique du fait accompli, c'est au tour d'une agglomération naissante, non loin de la clinique Ibn Sina, de susciter moult interrogations quant à l'origine de ses habitants et aux intentions de ceux qui les encouragent. Apparues comme par enchantement depuis quelques mois, leurs baraques se comptent déjà par dizaines, et le flux des autres familles est loin d'augurer de meilleurs jours pour le terrain squatté, et où l'on a érigé un conglomérat de bois et de ferraille, des baraques en tôles ondulées, mais aussi des constructions en dur. Une main professionnelle a procédé au piratage de l'électricité, alors qu'une source d'eau potable a été aménagée à quelques dizaines de mètres. Malgré ces efforts, le bidonville cache mal son image de misère et de dénuement, vécus par les familles qui y habitent. Paradoxalement, des voitures flambant neuf y sont stationnées, et des signes d'aisance sont perceptibles chez certains d'entre eux. Des citoyens ont été témoins de la récente arrivée en groupe de plusieurs familles qui privilégient la nuit pour y installer leurs logis de fortune avec l'aide des autre voisins et des parents, mobilisés pour la circonstance. D'autres nous ont révélé le passage récent de personnes réputées pour leur implication dans ce dossier depuis plusieurs années. Un élu local a, par ailleurs, expliqué le phénomène de la manière suivante : «C'est une véritable entrave, d'abord pour atténuer la crise du logement, et ensuite pour éradiquer l'habitat précaire de la ville qui en pâtit depuis des décennies. A l'approche de chaque échéance électorale, nous constatons l'apparition de nouvelles poches de bidonvilles et de nouvelles vagues de demandeurs de logements issus de ces mêmes agglomérations où l'on a repéré une majorité de faux postulants». Au moment où tous les yeux sont rivés ailleurs, certains s'arrangent du mieux qu'ils peuvent pour prendre en otage des biens de la commune.