Les services communaux sont interpellés par des habitants afin d'intervenir pour empêcher d'indus occupants qui s'installent de nuit. Le récent forcing des services communaux contre le phénomène de la prolifération des bidonvilles ne semble pas dissuader les récalcitrants parmi les constructeurs illicites. Ces derniers sont résolument décidés à squatter les terrains domaniaux, les champs de blé limitrophes à la ville, des rues et ruelles figurant sur les plans de masse des nouvelles agglomérations, les espaces verts, voire des voies d'accès vers les quartiers résidentiels du chef-lieu de la wilaya. C'est précisément ce dernier cas que des habitants de la cité des 29 logements au lieudit « Firmet Baoulou » viennent de dénoncer à travers une doléance écrite dont une copie a été remise à El Watan. Ne se doutant guère de la présence d'un véritable chantier, dissimulé derrière sept baraques installées à proximité de leurs bâtisses, les citoyens de ladite cité viennent de découvrir des constructions en dur au lieu et place des baraques. Les auteurs qui avaient auparavant squatté un espace vert et une aire de jeux, viennent d'obstruer trois des quatre voies d'accès vers et depuis les maisons de ce quartier résidentiel. De visu, nous avons constaté un enchevêtrement d'anciens murs en état de décrépitude, des câbles électriques piratés, des tôles ondulées, des immondices jonchant le sol, un fatras d'objets, des murs sclérosés et de construction récente, et une zone touffue d'herbes sauvages où détritus, rongeurs et serpents font bon ménage d'après nos guides. Les 29 maisons, ceinturées par les « voisins encombrants », épousent déjà le gris des bidonvilles. Les contestataires qui ont déjà interpellé les services communaux, reconnaissent à ces derniers leur intervention le 25 mars 2010 pour interrompre les travaux des constructeurs illicites. « Cette mesure n'a pas produit les effets escomptés puisque les indus occupants du terrain ont trouvé un autre moyen pour dérouter les responsables de l'APC. C'est pendant les jours fériés et la nuit qu'ils sévissent », nous a indiqué l'un des plaignants qui n'a pas lésiné sur les mots pour parler de complicités à l'échelle locale. Les récentes démolitions des bidonvilles des cités Bendada, Ghellouci, Ibn Rochd et Diar Ezzerga ayant révélé au grand jour une filière de recycleurs de logements et du foncier, ont bousculé un tant soit peu les partisans du « fait accompli », mis fin à certaines spéculations et remis à l'ordre du jour les prérogatives de la municipalité. On ne saurait panser cette plaie béante qu'est la crise du logement à Souk Ahras par une position d'autruche ou un simple clin d'œil trompeur à l'adresse de ceux qui en souffrent.