Devant l'ampleur de cette dégradation effarante, les habitants de la cité tentent une énième fois de convaincre les autorités pour le transfert du marché hebdomadaire qui en est la cause principale. «Le jour du marché, les cages d'escaliers des immeubles deviennent des toilettes publiques, les rentrées d'immeubles, prises d'assaut de bonne heure par ces marchands à la sauvette, sont obstruées de sorte que nos femmes sont contraintes de renoncer à leur sortie, quel qu'en soit le motif. En fin d'après-midi, l'esplanade se transforme en une immense décharge sauvage, un véritable lieu de pitance où les chiens et les chats errants se donnent rendez-vous», déclare le président du comité de quartier qui semble ahuri par le mutisme des autorités. Puanteur A cette extrême affliction, vient se greffer la défection du réseau d'assainissement qui est à l'origine des infiltrations des eaux usées dans les caves où se forment des étangs dégageant ainsi des odeurs de puanteur et attirant des colonies d'insectes et de rongeurs. L'état de dégradation caractérise les appartements, les toits crevassés, les murs fissurés, les conduites des sanitaires bouchées, les cages d'escaliers détériorées. «Nous avons, à maintes reprises, par le biais de pétitions, exprimé nos appréhensions quant à la situation déplorable dans laquelle se trouve notre cité. Nous avons peur pour nous et nos enfants, car il y'a vraiment risque d'épidémie», dira un groupe de résidents. En somme, le fait d'évoquer la situation dégradante de l'environnement de la cité des 320 logements revient à commettre une lapalissade, tellement cette cité est devenue au fil des jours un véritable dépotoir à ciel ouvert.