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Vers un contrat social universel
Publié dans El Watan le 16 - 12 - 2007

Cette effervescence s'est produite à l'époque des luttes religieuses et des guerres sectaires qui se sont déclenchées entre les catholiques et les protestants à l'époque de la Renaissance. Commence alors un réel changement dans la mentalité des peuples lors de l'émergence de la voix de certains commis protestants en faisant circuler une théorie à l'encontre des rois et des catholiques, une théorie portant en son sein deux contrats et fut connue ensuite comme la théorie du «double contrat» : le premier entre Dieu et le peuple, le deuxième conséquence du premier entre le roi et le peuple. La teneur de ce contrat de par ses deux parties est que si le roi ose transgresser la vraie religion (religion des adeptes de l'église), il transgressera assurément le pacte scellé entre Dieu et le peuple.
Ce qui permettra à ce dernier d'user de son droit à la résistance ce nouveau contrat légitimera au peuple non l'intervention du pape comme c'était le cas au XIIIe siècle, mais plutôt son droit à combattre la tyrannie du roi ainsi qu'elle se pratiquait au XVIe siècle. La théorie du contrat social a désormais une fonction idéologique claire, celle de limiter le pouvoir du roi et d'affronter la propriété absolue fondée sur ce qui fut la théorie «du droit providentiel des rois», une théorie qui stipule que les rois tirent leur pouvoir de Dieu et sont responsables donc uniquement envers lui et non envers les citoyens. Or la théorie du contrat social, qui est à l'opposée de l'ancien contrat, aura pour objectif de mettre les rois responsables envers le peuple, en outre l'émergence des idées contractuelles, qui ont envahi l'Europe en plein conflit religieux, a eu un rôle déterminant en faisant progresser et mûrir l'esprit de tolérance. Ce qui a permis un changement dans la structure du contrat au début du XVIIe siècle de deux contrats composés de trois parties (Dieu, le roi et le peuple) à un double contrat qui comprend uniquement deux parties : le peuple et le dirigeant ; le premier contrat fonde la société et le second fonde le gouvernement. Conformément au premier contrat, les hommes se dessaisissent des libertés dont ils jouissaient dans l'état de nature et ce, au profit du groupe. En contrepartie, ils recevront une protection de leurs droits individuels et à leur tête le droit de propriété. En vertu du second contrat, le peuple transmet la souveraineté à un ou plusieurs magistrats afin qu'ils en usent sous certaines conditions. John Duns Scot fut sans doute l'un des précurseurs de ce mouvement, affirmant que si la famille existait bien avant le contrat et quoique le mariage était primitif et basé sur un contrat réciproque, l'institution de la cité Etat fut néanmoins antérieure à ces derniers et fondée sur une convention. L'explication en est simple ; puisque l'existence des hommes est sujette à la loi du talion et à la tyrannie, il est plus que nécessaire d'avoir une législation et des lois qui puissent protéger les hommes de l'injustice et leur éviter surtout les conflits et les guerres. C'est de là qu'est née la nécessité de trouver celui qui est le plus sage et le plus apte à légiférer les lois, car si l'autorité du père suffisait avant pour les petits groupes, la multiplication de ces derniers, l'entrecroisement de leurs intérêts et les menaces extérieures qu'ils doivent subir nécessitent l'existence d'une institution comme l'Etat afin de réguler ses défaillances. A partir de là, le but du contrat est de concrétiser l'idée que le pouvoir légitime et son exercice sont ceux qui se basent sur l'approbation des citoyens. L'idée du contrat social trouve ses origines dans le livre du philosophe anglais Thomas Hobbes Le Leviathan (1588-1679). Il stipule que les contractants doivent honorer dans l'avenir les textes du contrat, de ce fait ils auront l'opportunité de se plier aux exigiences de ce dernier par confiance et non par contrainte. Par ailleurs et d'après Hobbes, le contrat social n'est pas un contrat d'achat ou de vente qui s'exécute une seule fois lors de la convention mais c'est un pacte qui se fera avec le temps. C'est un contrat de confiance et non de réciprocité ; la confiance de tenir sa promesse.
De ce fait, les sens de justice et d'injustice se précisent chez Hobbes et reposent sur le fait d'honorer ou non le pacte.
Mais l'idée du contrat se distingue plus chez les deux autres fondateurs de la théorie, John Locke (1632-1704) et Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) surtout en ce qui concerne la personnification du concept de la liberté individuelle et de son rôle à la naissance de l'Etat comme entité véritable, vu qu'il lui procure une certaine légitimité puisée essentiellement de la volonté générale. Reste que le traitement diffère entre les écrits de Locke et de Rousseau sur la question, mais le fond du problème demeure identique et implique d'atténuer la psychose d'une nation rongée par les guerres et toutes sortes de conflits. Le plus important dans notre analyse est de trouver des perspectives nouvelles afin de prouver l'efficacité d'une théorie que tout le monde croyait perdue et oubliée, niant de ce fait son rôle d'avant. Mais beaucoup n'ont pas omis qu'elle puisse un jour survenir à l'humanité sous une autre apparence, et pourquoi pas puisqu'il est absolument nécessaire de penser à un contrat social universel dont les philosophes des lumières ont établi les règles, étant donné que le but espéré est d'affranchir tous les hommes du spectre de la guerre et du chaos vu que l'esprit de tolérance et de coexistence y sont malheureusement absents. Et pourquoi ne prendrions-nous pas la théorie du contrat social comme une expérience qui a fait ses preuves lors des conflits entre les membres d'une même société, voire de l'humanité entière ?
L'idée du contrat social en tant que théorie politique a contribué à asseoir les bases d'un Etat moderne selon la vision de ses précurseurs, avec tout ce qu'elle portait comme nouvelles perspectives à l'opposé de ce que vivait la société européenne entre les XVIe et le XVIIe siècles, car les circonstances nécessitaient à l'époque l'existence d'une idée contractuelle dont aspiraient les hommes pour se débarrasser de cet état d'anarchie. Mais le plus surprenant est que ce sens implique une autre dimension pour cette théorie. Disons que sa présence était propice à cette époque pour offrir à l'humanité une solution à un problème provisoire dans un contexte temporel précis et s'estomper ensuite de la scène politique, à tel point que certains la croyaient disparue. La réalité est toute autre car cette dernière n'attendait que le moment favorable pour ressurgir, mais cette fois en tant que théorie universelle portant la voix de tous les humains et non uniquement celle d'une simple société. La théorie du contrat social est le parfait substitut pour ériger une société rationnelle et disciplinée surtout que Hobbes, Locke et Rousseau ont contribué à la renommée de cette idée et il était logique qu'elle prenne de l'importance pour devenir le premier sujet de ceux qui avaient foi en elle, et comme toute grande idée, la théorie du contrat social n'a pas échappé aux nombreuses critiques qui, loin de la discréditer, n'ont fait que renforcer son emprise et son efficacité en développant la vie intellectuelle, politique et sociale en Europe.
Et de nouveaux concepts sont apparus à l'humanité qui aspire aujourd'hui à des droits universels et plus complexes au sein d'une société mondialisée, conflictuelle et en pleine mutation. Une époque où tout va vite, un monde consommateur et avide de gains immédiats. Mais ce qui attire actuellement les esprits, c'est l'apparition de ce nouveau concept qu'est la mondialisation, et c'est ce qui nous a motivés en grande partie à choisir ce thème pour démontrer les dessous d'un nouvel ordre mondial ou d'une idéologie entre les mains d'une certaine caste qui a restructuré l'idée même de la colonisation sous une autre apparence et qui n'a changé que ses modes de domination en substituant l'enclos militaire à l'enclos économique, en parlant bien sûr des multinationales, qui, fortes de leurs poids financiers, imposent aujourd'hui leurs idées et leurs penchants sur les pays pauvres ou démunis. Et après la loi du plus fort, voici la loi du plus véloce. Et cela nous rappelle les mêmes circonstances qui ont favorisé l'émergence du contrat social qui a substitué l'état de l'ordre et de droit à l'état de guerre et d'anarchie, car l'homme avait besoin à cette époque et plus que jamais de se débarrasser de cette peur continuelle de mourir. C'est aussi dire qu'entre l'homme de cette époque et l'homme actuel résident toujours les mêmes besoins ; seul a changé son appétit grandissant à satisfaire sa soif de domination et d'extension au détriment du plus faible. Ainsi l'homme a créé, en agissant de la sorte, le bourbier que vit le monde actuellement.
De ce fait, le besoin d'un nouveau contrat social s'est fait sentir mais cette fois, sur un plan mondial et non sur un plan territorial et c'est ce qui nous a poussés à supposer que la mondialisation n'est en vérité qu'une forme plus universelle de l'ancien contrat et sa nécessaire apparition en ce moment crucial pour apporter aide et soutien à un monde en plein désarroi et trouver des solutions adéquates à des problèmes qui se posent à l'échelle planétaire.
En conclusion, on peut affirmer que le contrat social s'est défini dans les contours de cette mondialisation qui a déferlé, avec ses multiples tentacules, tout ce qui est social, culturel ou politique en tentant de redéfinir l'image d'un monde nouveau qui englobe toutes les civilisations sans prendre en considération leurs différentes caractéristiques. Ce qui nous amène à conclure que la mondialisation telle qu'on la connaît aujourd'hui n'est autre que le fruit du contrat social et du coup, étendre le cercle du pacte de son étroit enclos comme simple société incluant un certain nombre de citoyens à un contrat universel où tous les Etats du monde deviennent des citoyens, contractant un pacte pour la création d'un gouvernement d'unité mondiale et insister sur le fait que l'homme a toujours besoin de ce type de contrats à chaque fois qu'il bascule dans l'anarchie et la guerre. C'est dire, enfin, que l'homme cherche toujours depuis que le monde est monde à trouver la meilleure équation pour vivre d'une manière à trouver un équilibre entre son appétit féroce et sa profonde sagesse qui le distingue des autres créatures de ce bas monde.


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