Face à l'augmentation du nombre des diabétiques, les experts s'inquiètent des multiples complications que peut entraîner cette pathologie chronique comme la cécité, l'amputation, l'insuffisance rénale, l'infarctus et les neuropathies. La sonnette d'alarme a été tirée lors d'une rencontre d'information et de sensibilisation tenue la semaine dernière au CHU Nédir Mohamed. «Les malades ne sont pas bien surveillés. J'ai reçu en consultation des malades qui ont perdu la vue faute de suivi médical. C'est alarmant !», a déploré le docteur Aliane, diabétologue. Outre l'examen clinique, le respect de la périodicité des contrôles, la bonne observance du traitement prescrit par le médecin, ce spécialiste insiste sur l'autosurveillance. «Actuellement, grâce au lecteur de glycémie, ce contrôle est devenu très facile, malheureusement, 30 à 40 % des diabétiques ont un appareil qu'ils n'utilisent pas (…). Avec un contrôle rigoureux, le taux des complications diminuera», a-t-il ajouté. Les conséquences du diabète sont lourdes aggravant l'invalidité, la diminution de l'espérance de vie et les coûts médicaux. La maladie génère d'autres infections. «De nombreux diabétiques examinés au CHU souffrent d'infections urinaires», a indiqué le docteur Benali. Favorisées par l'hyperglycémie, celles-ci occupent le 1er rang des états infectieux chez le diabétique, a expliqué le conférencier. 2/3 des cas surviennent chez des sujets âgés plus de 50 ans. Cette fréquence prédomine chez la femme et augmente avec l'âge et l'ancienneté du diabète.De son côté, Dr Saheb a axé son intervention sur le thème contraception et diabète. «Toute patiente peut et doit avoir une contraception efficace car la grossesse doit être planifiée», a déclaré ce gynécologue. Il propose une contraception «à la carte» adaptée à chaque malade. Toutefois, il n'omet pas de préciser que certains médicaments ne sont pas encore disponibles dans notre pays. Dr Bouzidi, psychiatre, s'est intéressé à la psychologie du malade. «Le diabète n'est pas seulement une maladie organique, c'est aussi une difficulté psychologique et sociale. Il est temps que le médecin apprenne à travailler avec les autres, les psychologues, la famille, les associations», a-t-il dit. Une autre communication ayant trait à l'hygiène en milieu hospitalier a été présentée par Dr Azzam Yataghène, bactériologiste au laboratoire central du CHU de Tizi Ouzou. Notons que cette journée de formation médicale a été organisée par l'Association locale des diabétiques. En marge de cette rencontre à laquelle ont été conviés des spécialistes du secteur de la santé dans la wilaya et des étudiants en médecine à l'université Mouloud Mammeri , une campagne de vaccination contre la grippe au profit des malades diabétiques était prévue.