L'Algérie compte 1,5 million de diabétiques, dont 10% d'insulinodépendants. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la prévalence de la maladie est de 9%. Face à l'augmentation du nombre des diabétiques, les experts s'inquiètent des multiples complications que peut entraîner cette pathologie chronique comme la cécité, l'amputation, l'insuffisance rénale, l'infarctus et les neuropathies. La sonnette d'alarme a été tirée lors d'une rencontre d'information et de sensibilisation tenue la semaine dernière au CHU Nédir Mohamed. « Les malades ne sont pas bien surveillés. J'ai reçu en consultation des malades qui ont perdu la vue faute de suivi médical. C'est alarmant ! », a déploré le docteur Aliane, diabétologue. Outre l'examen clinique, le respect de la périodicité des contrôles, la bonne observance du traitement prescrit par le médecin, ce spécialiste insiste sur l'autosurveillance. « Actuellement, grâce au lecteur de glycémie, ce contrôle est devenu très facile, malheureusement, 30 à 40 % des diabétiques ont un appareil qu'ils n'utilisent pas (...). Avec un contrôle rigoureux, le taux des complications diminuera », a-t-il ajouté. Les conséquences du diabète sont lourdes aggravant l'invalidité, la diminution de l'espérance de vie et les coûts médicaux. La maladie génère d'autres infections. « De nombreux diabétiques examinés au CHU souffrent d'infections urinaires », a indiqué le docteur Benali. Favorisées par l'hyperglycémie, celles-ci occupent le 1er rang des états infectieux chez le diabétique, a expliqué le conférencier. 2/3 des cas surviennent chez des sujets âgés plus de 50 ans. Cette fréquence prédomine chez la femme et augmente avec l'âge et l'ancienneté du diabète.De son côté, Dr Saheb a axé son intervention sur le thème contraception et diabète. « Toute patiente peut et doit avoir une contraception efficace car la grossesse doit être planifiée », a déclaré ce gynécologue. Il propose une contraception « à la carte » adaptée à chaque malade. Toutefois, il n'omet pas de préciser que certains médicaments ne sont pas encore disponibles dans notre pays. Dr Bouzidi, psychiatre, s'est intéressé à la psychologie du malade. « Le diabète n'est pas seulement une maladie organique, c'est aussi une difficulté psychologique et sociale. Il est temps que le médecin apprenne à travailler avec les autres, les psychologues, la famille, les associations », a-t-il dit. Une autre communication ayant trait à l'hygiène en milieu hospitalier a été présentée par Dr Azzam Yataghène, bactériologiste au laboratoire central du CHU de Tizi Ouzou. Notons que cette journée de formation médicale a été organisée par l'Association locale des diabétiques. En marge de cette rencontre à laquelle ont été conviés des spécialistes du secteur de la santé dans la wilaya et des étudiants en médecine à l'université Mouloud Mammeri , une campagne de vaccination contre la grippe au profit des malades diabétiques était prévue.