Le jeûne a beaucoup de bienfaits sur la santé tant que l'alimentation est équilibrée en quantité raisonnable et que le temps de sommeil nécessaire est respecté. Mais il risque d'altérer la santé chez certains malades tels que les diabétiques. Pour les personnes ayant cette maladie, la période de Ramadhan est source d'importantes modifications des cycles hormonaux et biologiques qui peuvent entraîner l'apparition ou l'aggravation des complications du diabète. C'est dans ce cadre, comme à chaque année, que la direction générale des laboratoires Novo-Nordisk Maghreb a organisé, hier, au Forum d'El Moudjahid, en collaboration avec la Fédération algérienne des associations des diabétiques, une conférence de presse sur le lancement de la campagne “Diabète et Ramadhan" ayant pour objectif la sensibilisation des patients diabétiques, les acteurs de la santé publique, les décideurs politiques et la population aux mesures de la prise en charge accrue du diabète nécessaires durant cette période. L'exposé présenté par le Pr Safia Mimouni, diabétologue au CHU Mustapha-Pacha, traite les différents aspects de la maladie durant le mois du jeûne, tels les risques du jeûne chez les patients diabétiques en donnant les arguments basés essentiellement sur le point de vue religieux, généralement interprété à tort. Le document avertit les “téméraires" sur le non-respect des recommandations de la médecine à ce sujet ciblant les malades dispensés du jeûne notamment ceux présentant un diabète de types 1 et 2, grossesse, complication dégénérative grave (infections, maladie cardiaque, autres maladies associées au diabète) ou encore les raisons entraînant l'arrêt du jeûne en cas de fluctuation du taux de la glycémie pendant la journée (hypoglycémie, hyperglycémie, déséquilibre glycémique, déshydratation). À noter que l'action des antidiabétiques oraux et de l'insuline se prolonge durant le jeûne exposant le malade au risque d'hypoglycémie ou au contraire l'apport massif des sucres au moment de la rupture du jeûne provoque l'hyperglycémie. Le Pr Mimouni ne termine pas sans rappeler que la consultation médicale reste indispensable. Sur quoi rebondit le président de la Fédération des associations des diabétiques, Noureddine Bousta, indiquant que le rôle de cette dernière se limite surtout à la sensibilisation tout en servant d'intermédiaire entre la médecine et les avis du ministère des Affaires religieuses. Pour ce qui est de la campagne menée chaque année avec Novo-Nordisk, il fera savoir que les conseils tournent autour de quatre axes, à savoir le traitement médical, le régime alimentaire, l'exercice physique et l'autosurveillance. Mais il ne manquera pas de mettre en garde contre le traitement par certaines plantes, dont les propriétés, mal connues, donnent des résultats souvent catastrophiques. A.F