Plusieurs experts et intervenants nationaux et étrangers vont aborder cette problématique. Les NTIC modifient notre relation à l'écrit et au savoir, nos pratiques intellectuelles mais aussi l'articulation entre espace privé et public, individu et collectivité. La formation à la lecture et l'écriture, la place des nouveaux apprentissages intellectuels et le rôle de la mémoire sont au cœur de cette interrogation. Une culture des technologies de l'information et de la communication existe. Elle repose sur des pratiques, un langage, une façon inédite de gérer sa vie professionnelle, ses loisirs ainsi que ses échanges. Si les acteurs culturels ont sauté sans retard dans le train des nouveaux moyens de communication et d'échange, c'est que la numérisation leur permet de valoriser leur offre grâce à une circulation rapide de documents de toutes tailles. Les cybercafés mis en place dans plusieurs villes vont dans le sens de l'inclusion sociale et confirment qu'avec l'éducation au multimédia dès l'école primaire, ils sont des points d'ancrage indispensables de la cyberculture. Toutefois, les limites existent. L'accès au web arrive en tête des préoccupations dans ce domaine. On constate, en effet, qu'internet bénéficie surtout aux personnes instruites et relativement aisées et que l'exclusion subsiste pour des raisons autres que matérielles. Spécialiste des technologies de l'écrit, Alain Giffard, qui sera invité lors de ce séminaire, mène aujourd'hui une réflexion sur les enjeux politiques et sociaux de la culture, en particulier à travers une recherche sur les transformations de la lecture. Il a été président de la mission interministérielle pour l'accès public à l'internet, directeur adjoint de l'institut Mémoires de l'édition contemporaine, conseiller de la ministre de la Culture pour la société de l'information (France). Il tentera d'aborder le thème de l'écriture et la lecture numériques comme pratique culturelle. Sur le Net, de nombreux sites offrent des espaces d'échanges aux lecteurs passionnés. Il est même possible de télécharger des ouvrages. Tout comme les musées, les bibliothèques sont de plus en plus accessibles grâce à l'internet. La bibliothèque nationale de France (BNF) est l'une de celles dont l'offre est la plus riche. Elle propose un accès à un fonds important de livres en mode texte ou en mode image et une présentation minutieuse de ses expositions. L'essor de l'internet comme source de références et de données, ce qui est son usage majeur, n'a pour le moment pas eu de réel impact sur la pratique de la lecture et de la consommation de l'édition sur papier. En revanche, il est certain que le numérique s'est substitué au papier dans la recherche d'informations précises. L'édition papier permet une sorte de flânerie dans le texte, une lecture non linéaire, un cheminement non dénué de sensualité. Jamais l'interface-écran, froid et balourd, ne saura se substituer au plaisir de la page imprimée. En revanche, l'édition électronique apporte la puissance de la navigation dans les textes, la richesse de l'interactivité, mais aussi, le support du multimédia.