Ces considérations faites, quelques repères et éléments de propositions : I. AU NIVEAU DE LA TELEVISION: – 1. Elaboration d'un cahier des charges : conditions de présentation et de sélection des projets, références du producteur de la société porteuse du projet (Lettre d'intention, synopsis, résumé, scénario/continuité dialoguée), évaluation, financement, mécanismes de suivi, de visionnage, diffusion, mesure d'audience, en tenant compte à la fois de la configuration actuelle du paysage audiovisuel (marché unique), des exigences de qualité et des aspirations légitimes du public dont l'évolution propre, et l'accès aux programmes étrangers, ont développé la maturité et le sens critique. – 2. Mise en place d'un conseil consultatif de production : Composé des responsables concernés par la production et la programmation de la télévision, ouvert à des personnalités indépendantes, présidé par le Directeur Général ou son premier représentant, statuant sur la base d'une grille de lecture en accord avec les principes du cahier des charges, et permettant aux porteurs de projets de présenter et d'argumenter leurs dossiers en séance plénière avant de délivrer un accord de principe, un accord définitif, une demande de réécriture, un report ou un rejet, dans une transparence tant attendue. – 3. Elaboration d'un nouveau cadre contractuel pour les productions exécutives et les co-productions : – Références du producteur (études supérieures, expérience professionnelle) – Références du réalisateur pressenti (formation académique, expérience professionnelle) – Fiche technique – Casting (lettre d'intention ou d'engagement des comédiens principaux) Qui doivent être complètes après accord par les pièces suivantes : – Dépouillement – Devis – Plan de travail – Echéancier de financement obligatoire – 4. Elaboration d'un contrat de partenariat : Ouvert aux producteurs de documentaires, d'émissions de divertissement, d'oeuvres de fiction dont les produits ont connu ou connaissent une appréciation positive de la télévision (production exécutive, co-production, droits de diffusion) et un accueil favorable du public, renouvelable tous les trois ans, après évaluation. II. AU NIVEAU DE L'AUTORITE DE TUTELLE : 1. Organisation d'une consultation autour de l'élaboration d'un avant projet de loi sur l'audiovisuel et le cinéma (en coordination avec le Ministère de la Culture). 2. Création d'un fonds d'aide à la production audiovisuelle documentaire. 3. Introduction dans la loi des finances de mécanismes d'aide indirecte à la production audiovisuelle dans le cadre d'un plan de relance de celle-ci à l'échelle régionale et nationale. 4. Mise en place d'un organe de coordination entre les ministères de la communication et de la culture autour des mécanismes d'aide (fonds, festivals etc…) au développement et à la promotion de la production audiovisuelle et cinématographique. 5. Renforcement des capacités de l'ISMAS (tutelle Ministère de la Culture) en matière de formation aux métiers de l'audiovisuel : Pour faire face aux déficits de certains métiers de l'audiovisuel : – Encadrement académique et professionnel – Stages, ateliers, séminaires etc… – Bourses d'études (dans le cadre des accords de coopération) III.AU NIVEAU DU MOUVEMENT ASSOCIATIF : 1. Elaboration d'une plate-forme d'action dans le respect des entités socioprofessionnelles en place, dans un cadre fédératif, ou confédératif. 2. Projet de charte de l'éthique et de la déontologie. 3. Projet de ” Résidence de l'audiovisuel et du cinéma ” : avec l'appui des pouvoirs publics (culture, communication, tourisme) qui pourraient mettre un espace à la disposition du mouvement associatif audiovisuel et cinématographique qui servirait de lieu de rencontre culturelle et artistique pour les gens du métier et pourquoi pas de résidence pour des stages d'écriture ou de réécriture de textes de scénarios par exemple, comme cela se pratique dans d'autres pays. IV. AU NIVEAU NATIONAL : 1. Proposition de mise en place d'un organe de réflexion (Commission Nationale ?) chargée de présenter au Premier Magistrat du pays, un projet de réforme du secteur audiovisuel national dans l'objectif de son ouverture progressive, avec à la clé un cahier des charges et une Haute autorité de régulation J'ose espérer que parmi mes collègues et mes confrères, nombreux sont ceux qui souhaitent contribuer par leurs travaux et leur réflexion à un débat d'idées sur toutes ces questions et en suggérer d'autres, avec des propositions à l'appui, et avec la volonté d'accompagner notre pays, dans la complémentarité et la solidarité, en partenariat avec l'actuel Directeur Général de la télévision algérienne ou le prochain, vers la conquête de nouveaux espaces audiovisuels publics et privés, dans un monde de plus en plus gouverné par l'image et le son.