La place des technologies de l'information et de la communications (TIC) dans les entreprises algériennes, tel a été le thème d'une table ronde organisée, hier, par le quotidien El Moudjahid. Le directeur général des TIC au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a présenté les grands axes « e-Algérie 2013 » dont un chapitre a été consacré à l'accélération des usages des TIC dans les entreprises. Les technologies de l'information et de la communication ont totalement remodelé la vie de l'entreprise, aussi bien dans son fonctionnement interne que dans ses relations avec les clients, les employés, les partenaires et les fournisseurs. Le e-banking et le e-business, ensuite le e-commerce dans les pays développés, ont été parmi les pionniers à l'origine de l'explosion de l'usage des TIC. En Algérie, à l'exception de la carte de retrait et de la consultation de compte-postal (CCP), aucun autre service n'est encore disponible, notamment les transactions commerciales. Le taux non élevé de connectivité au monde extérieur a pour conséquence un isolement de nos entreprises : celles-ci sont invisibles sur les marchés extérieurs et inefficaces sur le marché intérieur. « Il est nécessaire d'aller vers une mise à niveau du cadre juridique national si on veut s'acheminer vers une nouvelle forme d'économie et de société », a-t-il affirmé. Mohamed Antri Bouzar, PDG de ABM et président de l'AITA, a souligné qu'on ne peut pas déconnecter l'entreprise de son environnement. « Il faut des préalables dont l'organisation et la recherche d'outils de performance et de production. Il faut rendre les outils moins chers comme les équipements. Le PC coûte cher pour l'usager avec une taxe à l'importation et une autre taxe des droits d'auteurs (2 % du PC). Il faut que les entreprises soient aidées. En plus, il y a les lenteurs : pour sortir les produits du port, il faut 30 jours alors que chez nos voisins, çà se fait en 2 jours. » Ali Kahlane, DG de Satlinker, a cité des statistiques reprenant une étude du Cread sur un petit échantillon qui fait ressortir que 75 % des entreprises disposent d'une adresse électronique, 82, 98 % sont connectées à Internet, 40 % l'utilisent pour la veille technologique et le taux de pénétration est de 41 %. Le représentant de l'université de la formation continue a déclaré : « Il faut dépasser l'effet de mode et que les TIC deviennent une source de profit. Nous assistons à un transfert de matériels et non de technologies qui est utilisée à 15 % de ses potentialités. Il faut s'approprier la connaissance. » Le représentant du ministère des PTIC donne d'autres chiffres qui donnent à réfléchir : 40 % des entreprises sont équipées en ordinateurs avec 2 PC en moyenne. La connectivité à Internet est de moins 20 %. Concernant la disponibilité des sites web, elle est de 5 % dans les micro entreprises et 13 % dans les entreprises moyennes. 3 % des entreprises travaillent directement dans le domaine des TIC et 25 % font de la distribution et de la vente et moins de 1 % sont spécialisées dans la création de sites web.