Barcelone, muselé à l'aller face à un Chelsea terriblement bien organisé, est en danger face aux « Blues » à Stamford Bridge aujourd'hui en demi-finale retour de Ligue des champions. Et si le Barça ne parvenait pas à franchir l'obstacle « Blues » ? Sa demi-finale retour face à Chelsea se présente en tout cas comme l'épreuve la plus indécise que le club catalan ait eu à traverser jusqu'ici. Une situation paradoxale pour un Barça qui vient -et c'est un euphémisme- de marquer les esprits et le football espagnol en infligeant une défaite historique au Real Madrid au stade Bernabeu, samedi, lors d'un clasico époustouflant (6-2). Un succès quasiment synonyme de titre pour une équipe qui semble parfois frôler la perfection, mais qui ne doit pas faire oublier cette échéance périlleuse en C1. Les hommes de Pep Guardiola vont donc très vite devoir retoucher terre. Chelsea n'a quant à lui rien à perdre. Tout le monde ou presque avait imaginé le Barça en finale de la Ligue des champions mais leur match nul au Camp Nou les place dans une situation idéale même s'ils vont devoir se méfier de la réaction des coéquipiers de Messi. Seule ombre au tableau : Henry, touché à un genou, ne s'est pas entraîné lundi mais voyagera à Londres, rapporte l'édition en ligne du journal Marca, citant des sources du club catalan. Deux buts, une passe décisive, une partition de virtuose : Messi a donné la migraine au Real Madrid lors d'un clasico déjà mythique (6-2) et espère en faire autant à Londres contre Chelsea, aujourd'hui, après être passé à côté de l'aller (0-0) avec le Barça. La petite terreur argentine, toujours aussi timide en dehors des pelouses, n'arrive toujours pas à dire « je » mais a été un peu plus expansive que d'habitude devant micros et caméras après avoir atomisé le Real. « C'est vraiment incroyable, tout nous a réussi : le jeu, les buts, impressionnant ! Nous avons démontré pourquoi nous devons être champions », s'est lâché « La Puce », fier de faire partie de l'équipe du plus beau football. Mais s'il veut un jour gagner un Ballon d'Or, il lui faudra marquer la Ligue des champions de son empreinte. L'heure de l'exploit arrive. C'est à Stamford Brigde, aujourd'hui. La finale sera à ce prix. Evidemment, il ne fallait pas s'attendre à des rodomontades du petit génie, meilleur buteur de la Ligue des champions cette saison (huit buts) et du Barça toutes compétitions confondues (36 buts). Tout au plus a-t-il consenti à lâcher du bout des lèvres qu'il se sent « bien pour le match contre Chelsea », qu'il est « en confiance ». L'étincelle viendra peut-être de « Pep » Guardiola, qui sait trouver les mots dans le vestiaire mais aussi les coups de poker stratégiques qui font mouche. Comme lors du clasico, où le technicien catalan a innové : Messi s'était pour ce match retrouvé au centre de l'attaque, échangeant son rôle avec Samuel Eto'o. « Sachant comment jouait le Real Madrid, il avait positionné Messi en pointe et moi entre le côté droit et une position de neuf et demi", a expliqué Eto'o. « C'est là que s'est gagné le match ». Guardiola pourrait être tenté de renouveler l'expérience à Londres alors que Messi avait été privé d'oxygène sur son côté droit par les joueurs de Chelsea au Camp Nou. « Il nous reste un match à jouer et je n'ai pas le moindre doute qu'à Londres nous arriverons à marquer au moins une fois », dira Messi. Un but qui pourrait suffire, même si Chelsea fait de même. Mais difficile de croire que Messi ne voudra pas non plus apporter sa touche de génie aux débats.