Lorca disait avant d'être assassiné par les troupes fascistes : « Si je meurs, laissez les fenêtres ouvertes. » L'ouverture pour ce poète épris de liberté était le chemin de la raison et de la justice. 8 mai 1945 à Guelma, une date que l'on ne peut jamais effacer de la mémoire collective. C'était un crime de l'homme ! C'était l'impunité, « L'irrespect instauré » pour reprendre une pensée de philosophe Proudhon. La France libérée avec les notions : Fraternité et Solidarité avait promis aux Algériens le droit à la terre promise : l'Algérie. Ces « indigènes », qui ont combattu à ses côtés en Indochine et à Montecassino (battaille de mont Cassino Italie) croyaient à un lendemain meilleur : le retour à la dignité, être indépendants, loin de l'asservissement et du joug colonial. Ces êtres que l'on voulait « corvéables et serviables à merci » se soulevèrent. Ils voulaient une patrie, leur soleil confisqué. Qu'elle fut la réponse de cette France coloniale ? Une répression sanglante. Sous les ordres du sous-préfet Achiary, les miliciens tiraient sur les manifestants. Ce fut l'horreur et le désarroi. Beaucoup furent tués, l'emblème national à la main. On ne s'arrêta pas là. On commença alors à des arrestations arbitraires. On n'épargna personne. On faisait sortir les gens de chez-eux même la nuit. Les despotes étaient insensibles aux larmes des femmes. Guelma dans ces moments atroces a connu la tyrannie et la douleur. Les citoyens de toutes les couches sociales étaient conduits à la gendarmerie. Après la torture, ils étaient conduits par camions à Kef El Bomba et aux moulins du colon Lavy, près d'Héliopolis, lieux sinistres du massacre. On les parqua comme des « moutons », comme le disait le poète N. Hikmet. On les aligna et on les fusilla. Un père très connu dans cette ville avait dit à ses deux enfants avant de mourir : « Soyez courageux, mes enfants ! Criez avec moi vive l'Algérie ! » Et ils tombèrent sous les balles assassines. André Malraux avait dit un jour : « L'homme est ce qu'il fait. Ce qu'il peut faire. Rien de plus. » Nos martyrs du 8 Mai 1945 à Guelma ont construit pour nous une citadelle. Ils ont semé l'espoir. Leur message était le suivant : défendre notre patrie, notre « centre ». Combattre pour l'avenir de nos enfants.