L'avenir appartient aux pays qui ont le mieux avancé sur le chemin des réformes et dont les entreprises innovent sans cesse pour maintenir, voire gagner des parts de marché dans un contexte de forte concurrence. La richesse d'un pays, perceptible à travers, notamment, le pouvoir d'achat élevé des citoyens et la croissance forte et durable qu'il enregistre chaque année, dépend des performances productives de ses entreprises et de la dynamique de réforme que l'Etat, mais aussi et surtout les chefs d'entreprise impulsent pour accroître la compétitivité de leurs sociétés. Pas un seul pays n'a été appauvri du fait qu'il a ouvert son économie à la concurrence internationale, et les résultats de tous ceux qui l'ont fait démontrent exactement le contraire. C'est en substance le message que voulait faire passer Hamid Temmar, conseiller à la présidence de la République pour les affaires économiques, à la tribune du Club excellence management, en tirant ses arguments de quatre études comparatives portant sur une dizaine de pays émergents (Tunisie, Maroc, Egypte, Pologne, Mexique, Chili, Malaisie et Vietnam...) réalisées par des universitaires de renom (les économistes Aït Habouche, Cherabi, Zitouni et Zitouni du Conseil d'Etat). Le constat est net et sans équivoque : le pouvoir d'achat, la croissance économique, l'attrait des IDE, la compétitivité des entreprises aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays et autres indicateurs de bonne santé économique d'une nation sont le lot des pays qui ont su ouvrir leur économie à la concurrence étrangère, qui ont mis à niveau le plus d'entreprises, qui ont modernisé leur administration et qui ont adapté leur appareil judiciaire aux nouvelles réalités induites par l'ouverture économique. Le drame de l'Algérie est, de l'avis de tous, dû au fait qu'on persiste aujourd'hui encore à gérer une économie ouverte avec les outils et les méthodes hérités du système socialiste. Par ailleurs, le peu de réformes que les pouvoirs publics ont réussi à appliquer semblent beaucoup plus destinées à replâtrer le système en place qu'à favoriser l'émergence d'une nouvelle économie dans laquelle la libre entreprise serait largement dominante. Or, toutes les études réalisées à ce propos prouvent on ne peut plus clairement que les pays émergents qui réalisent les meilleurs résultats sont ceux où l'entreprise privée est largement prédominante en nombre, où les crédits à l'économie vont essentiellement aux sociétés privées et où les PMI et PME locales font bon ménage avec les entreprises étrangères présentes dans leur pays (IDE). Beaucoup reste à faire en matière de réformes pour que l'Algérie atteigne le niveau des pays émergents qui ont consenti de douloureux efforts en matière de réformes structurelles et qui en récoltent aujourd'hui les fruits. Le bel exemple est donné par notre voisin tunisien, dont les études montrent qu'il est le pays qui a obtenu les résultats les plus significatifs dans les domaines de l'amélioration du climat des affaires, du délai de traitement de contentieux, de la synergie entre IDE et entreprises locales, de la débureaucratisation, etc. Les études présentées l'indiquent malheureusement très clairement : l'Algérie a encore beaucoup à faire pour construire un authentique système de marché et sans doute encore plus d'efforts pour se tailler une place honorable dans la division internationale du travail. A travers les thèmes centraux développés (réforme des systèmes bancaire et financier, amélioration du climat des affaires, mise à niveau des entreprises, réforme administrative et judiciaire), Hamid Temmar a certainement voulu cibler les réformes que l'Algérie doit mener en priorité et au pas de charge. C'est, dit-il, l'intention du président de la République qui, à la faveur de la stabilité retrouvée, est décidé à impulser une nouvelle dynamique aux réformes durant son second mandat. Mais ce que réclament par-dessus tout les chefs d'entreprise venus nombreux écouter ce proche conseiller du Président, c'est de l'action.