Un groupe de moudjahidine d'Oran et de Hammam Bou Hadjar (Aïn Temouchent), rompu dans la recherche et l'écriture de l'histoire de la Guerre de libération nationale, envisage la tenue d'une journée d'étude sur l'itinéraire militant de Hadj Benalla, décédé au début de ce mois de mai, à l'âge de 84 ans à Alger. Selon le principal animateur, M. Fréha, l'idée de cette rencontre a germé au lendemain du colloque sur Hammou Boutlelis, organisé au musée du Moudjahid d'Oran les 28 et 29 octobre 1998, colloque auquel a participé feu H. Benalla en apportant de précieuses informations sur celui qu'on a surnommé « Le martyr sans tombe », puisque H. Boutlelis n'avait plus donné signe de vie depuis le 21 octobre 1957, jour de sa libération de la prison d'Orléansville (Chlef) après avoir purgé six années d'emprisonnement, dans l'affaire de l' OS (Organisation secrète) en février 1951. Cette journée d'étude, qui se tiendra au courant du mois de juin, probablement au musée du Moudjahid, réunira les étudiants et enseignants universitaires, les chercheurs et historiens ainsi que de nombreux acteurs, témoins encore en vie de la période du Mouvement national et de la Révolution du 1er Novembre 1954. Le Procureur l'expulsa sans ménagement du prétoire Selon les promoteurs de cette rencontre, il est attendu des conférenciers et des participants, des interventions qui doivent apporter des éclairages nouveaux sur l'itinéraire fabuleux de ce militant de la cause nationale. Ce combattant, connu pour son humilité, sa probité et son courage, a été longtemps pourchassé par les services de l'armée et de la police coloniales, sous le pseudonyme de « M. Henri », pour avoir donné du fil à retordre à ses tortionnaires qui le traquaient sans pouvoir mettre la main sur cet adjoint de Larbi Ben M'hidi, lors du déclenchement de la lutte armée. Pour mémoire, lors de son deuxième procès devant le Tribunal Permanent des Forces Armées à la Cour d'Oran, il fut condamné à mort le 24 mars 1957 pour sa qualité de Chef de Zone (ancienne igamie de l'Oranie). Quand il devait répondre aux questions des juges militaires, feu Benalla, d'une manière arrogante, lissait sa moustache. Ce qui provoqua la colère du Procureur qui l'expulsa sans ménagement du prétoire. Evidemment, les organisateurs vont effectuer des démarches auprès des autorités locales et d'autres bienfaiteurs pour matérialiser cette louable initiative ayant tout le mérite de lever le voile sur certaines zones d'ombre qui émaillent l'authentique histoire de l'épopée de résistance du peuple algérien dans sa douloureuse quête de liberté et de dignité.