Des créations d'artistes-peintres occidentaux (pour la plupart des Français) ayant consacré nombreuses de leurs compositions à l'Orient. Les œuvres exposées datent des XVIIIe et XIXe siècles et les premières années du XXe siècle. Cela dit, la majorité de ces compositions remontent au XIXe siècle. L'Algérie compte parmi les pays qui ont attiré nombre d'artistes dont des Orientalistes à l'exemple des Français Théodore Chasseriau, Alfred Chataud, Adrien Dauzats, Ferdinand Delacroix, Eugène Fromentin, Auguste Renoir, l'Anglais William Wyld, Joseph Sintes (Espagne) et Millar Thomas Addison (Etats-Unis). Scènes de vie quotidienne, paysages, portraits, études de figures et de costumes constituent, entre autres sujets traduits en compositions où sont mis en valeur, les lumières et les couleurs chaudes ou ternes avec leurs contrastes et harmonies. Dans Lion dévorant un lapin, Delacroix met en premier plan un lion sous un rocher dévorant dans la quiétude sa proie. En trame de fond, deux chasseurs sont à l' affût. Ils attendent le moment propice pour abattre le félidé. Cet arrière-plan est exécuté avec des couleurs claires. Un de ces chasseurs est peint en rouge. L'œuvre dégage des contrastes de couleurs. D'autres œuvres de Delacroix sont exposées comme Lion couché, Le Giaour à la poursuite des ravisseurs de sa fiancée, Etude de costumes orientaux. D'Eugène Fromentin, quelques œuvres inspirées de ses séjours en Algérie sont aussi présentées tels que Paysage algérien et Souvenir d'Algérie. Son premier voyage en Algérie date de 1846. Il visite Alger et Blida. En 1847 il y revient pour aller à Biskra et aux confins du Sahara. Quant à Auguste Renoir, il a séjourné deux fois en Algérie, en 1881 et 1882. Il s'est intéressé à la lumière. Millar Thomas Addison a visité l'Algérie durant l'été 1895 et peint des sites d'Alger, à savoir, La Casbah, ses ruelles et ses échoppes, les mosquées, les cimetières. Ses tableaux sont décrits comme vivants, clairs et brossés avec souplesse et charme. C'est ce qui est reflété par ses tableaux Ruelle de La Casbah et Emplacement du lycée près de Sidi Abderrahmane. D'autres peintres ont été fascinés par le Maroc. A titre d'exemple, Alfred Dehodencq. Tête de Marocain, Dessin pour le nègre chanteur, Portrait d'une jeune femme marocaine, Scène orientale, La noce juive, Prisonniers marocains laquelle constitue une étude pour La justice du pacha sont les œuvres de l'artiste proposées au public à cette occasion. Dehodencq a visité le Maroc en 1853. Ebloui par ce séjour, il y retourne plusieurs fois entre 1854 et 1863, notamment à Tanger. Son intérêt pour la lumière fait qu'il utilise des couleurs plus brillantes. Il porte aussi beaucoup d'attention aux détails des gestes, des attitudes, des costumes et des paysages. Ce qui donne à ses toiles et ses aquarelles une dimension ethnographique. «Souks de Damas» est une des compositions d'Adrien Dauzats. Il séjourne en Egypte en 1830, traverse le Sinaï puis part en Syrie et en Palestine. Il accompagne des militaires en Algérie en 1839. De son parcours avec l'armée, il peint plusieurs tableaux des paysages traversés. Notons que l'Orientalisme exprime essentiellement un discours ethnographique ou politique de l'Occident à l'égard de cette partie du monde, située à l'est du continent européen, un monde essentiellement arabe et musulman. Les œuvres rassemblées dans cette exposition traduisent la diversité des orientalismes en fonction de l'époque, de la géographie et des aspects esthétiques.